Sophie & Louise : faire un bébé seule, expérience d'une maman solo
A la suite d’une rupture amoureuse, Sophie prend soin d’elle, notamment grâce à yoga. Elle découvre qu’elle n’a pas envie d’une histoire d’amour mais qu’avoir un enfant est sa priorité. Parcours PMA ? Adoption ? Finalement, Sophie rencontre un homme qui sera d’accord pour concevoir cet enfant sans rien demander en retour. Sophie vit alors sa grossesse et son accouchement en solo. En solo ou presque puisque ses parents seront là pour la soutenir. Un témoignage puissant et émouvant à découvrir. Bonne lecture…
Qui es-tu ?
Ton prénom : Sophie
Ton âge actuel : 40 ans
Le prénom de ton enfant : Louise
L’âge de ton enfant : 4 ans
Etre prête à avoir 1 enfant sans partenaire, histoire d’une maman solo
Je n’étais pas prête à me mettre en couple mais j’étais prête à avoir un enfant.
Tout a commencé il y a 6 ans, à la suite d’une rupture sentimentale. J’ai eu besoin de comprendre certains comportements et me suis alors replongée dans les livres de développement personnel et j’ai découvert le yoga, qui a changé ma vie. Avoir un enfant était ma priorité. Je n’étais pas prête à me mettre en couple mais j’étais prête à avoir un enfant.
J’ai choisi un géniteur qui a accepté de me faire un enfant
Je ne savais pas si j’allais faire une demande d’adoption ou une PMA a l’étranger. J’avais envoyé un mail en Espagne pour avoir des renseignements, mais rien de plus. Puis une rencontre, des discussions saines, le partage de mon envie de bebe, zéro attente. J’ai choisi un géniteur qui a accepté de me faire un enfant. Tout était claire entre nous dès le début. Aucune ambiguïté. Il a vu ma fille 2 ou 3 fois. On se donne des nouvelles 1 à 2 fois par an. Quelques photos… Louise connait son nom. Pour le moment elle ne pose pas trop de questions, même si elle sait qu’elle n’a pas de papa. Très tôt j’ai commencé à lui lire des livres sur les différents types de familles pour qu’elle ne se sente pas différente des autres enfants.
Oui il serait d’accord pour qu’elle le contacte. Je ne me pose pas trop de questions, on verra au moment venu.
je faisais régulièrement des cures de bourgeons de framboisier
Je suis tombée enceinte très facilement, 1ere fois sans se protéger. A croire qu’elle voulait vraiment venir. Je ne m’étais pas spécialement préparée. J’avais arrêté la pilule 6 mois auparavant (après presque 20 ans), et vu le désastre que cela avait provoqué sur mon corps (acné, règles douloureuses, fatigue extrême), je faisais régulièrement des cures de bourgeons de framboisier. Avec le recul, je me dis que cela a peut-être aide.
C’était la chose que je désirais le plus au monde
J’ai appris ma grossesse tout simplement : retard de règles, test de grossesse. Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte, mon cerveau a arrêté de fonctionner. Je ne me rendais pas compte, les larmes coulaient, j’étais heureuse mais sous le choc. C’était la chose que je désirais le plus au monde mais je ne pensais pas que cela puisse marcher du 1 er coup. Il fallait aussi que j’annonce la nouvelle a mes parents, célibataire et enceinte ? Eux aussi ont été surpris mais ont immédiatement accepte et compris mon choix. Ils ont toujours été là pour nous. Réactions plutôt positives au travail aussi. Cela a surtout change après le conges maternité…
Maman solo : vivre sa grossesse sereinement sans partenaire
J’ai perdu environ 5 kg soit 10% de mon poids.
Ma grossesse s’est bien passée dans l’ensemble. Mais les 4 premiers mois ont été synonymes de nausées et vomissements. J’ai perdu environ 5 kg soit 10% de mon poids. Le médecin m’a seulement prescrit du vogalene… J’ai trouvé un équilibre en faisant des petits repas tout au long de la journée, à partir de 17h, je ne pouvais plus rien avaler.
je pouvais manger jusqu’à 3 bocaux d’olives vertes par semaine en commençant des 8h
Les 1ers mois, je pouvais manger jusqu’à 3 bocaux d’olives vertes par semaine en commençant des 8h du matin. Je ne buvais pas d’alcool, ne mangeais ni fromage au lait cru ni charcuterie et je rincais bien les crudités. Mon père venait même nettoyer la litière du chat !
Je m’intéressais déjà aux produits naturels avant de tomber enceinte. J’ai donc continué et me massais le ventre et les jambes avec des huiles végétales (amande douce et calophylle)
J’ai participé au cours avec la sage-femme mais j’ai trouvé cela quasi inutile
J’ai repris le yoga a la fin de la grossesse, et je faisais des exercices de sophrologie. J’ai pris des re/probiotiques spéciales femmes enceintes le dernier mois (Marque Carrare mais je crois que le produit n’existe plus). Je m’étais préparé une trousse homéopathique pour l’accouchement (recherches personnelles) J’ai participé au cours avec la sage-femme (sage-femme recommandée par le gyneco) mais j’ai trouvé cela quasi inutile. Je devais m’attendre à autre chose, je pensais que la sage-femme nous suivait pendant toute la grossesse et serait présente le Jour J, je m’attendais à des conseils personnalisés. Les infos étaient surtout basiques et techniques, tels qu’on peut les trouver dans n’importe quel livre de grossesse.
Oui j’ai voulu connaître le sexe de bébé dès le début. Je pensais que c’était un garçon. Avoir un enfant était déjà extraordinaire mais attendre une fille, je ne pensais pas que cela puisse être possible. Un double rêve se réalisait.
Vivre l’accouchement avec sa maman, un moment fort en émotion
Ma mère me massait avec un petit ballon mais je hurlais de douleur
J’étais seule chez moi. A la 1ere contraction, j’ai su qu’elle était différente des autres. J’ai commencé à chronométrer le temps entre chacune d’entre elles, la douleur devenait de plus en plus forte. 3h après les 1eres contractions, j’ai appelé mes parents qui sont venus chez moi. J ‘ai encore voulu attendre un moment à la maison, ma mère me massait avec un petit ballon mais je hurlais de douleur. Suppo à la glycérine, douche, le bouchon muqueux est sorti et nous sommes partis pour la maternité.
Ma mère a eu le plus beau des cadeaux en voyant naitre sa petite fille et en coupant le cordon.
6h après les 1eres contractions, je suis arrivée a la maternité en voiture avec mes parents. Je n’ai pas perdu les eaux. La sage-femme de garde est arrivée, c’était un tout jeune homme, d’ailleurs ça m’avait fait sourire et un peu flippé à 1ere vue mais il a été adorable. Il m’a confirmé que le travail avait bien commencé, mon col était dilaté a 3,5. Ma mère est restée avec moi et on a avalé nos granules homéopathiques (oui elle aussi !). Je ne voulais pas faire de péridurale de suite. J’avais peur d’éventuelles séquelles, surtout étant seule avec ma fille. Mais mon bassin était étroit, j’avais donc une pastille rouge sur mon dossier qui signifiait fort risque de césarienne. Kevin (la SF) a été très compréhensif et sa main très utile pendant les fortes contractions. J’ai accepté de faire une légère péridurale au tout dernier moment au cas où, pour éviter une anesthésie générale. J’étais allongée sur la table, sur le dos et Kevin me faisait prendre certaines positions pendant de longs moments pour ouvrir mon bassin. J’étais sereine et détendue. Mon gynéco ne s’est pas déplacé en pleine nuit, mais celui de garde est venu tout à la fin. En fait, c’est vraiment la sage-femme qui s’occupe de l’accouchement à la maternité. 11h après les premières contractions, ma fille est finalement arrivée naturellement en quelques poussées et une légère déchirure. Elle pesait 3,4 kg et mesurait 49,5 m. Ma mère a eu le plus beau des cadeaux en voyant naitre sa petite fille et en coupant le cordon.
Pour être tout à fait honnête, je n’avais pas vraiment entendu parler de post partum.
Je suis restée 3 jours à la maternité. J’ai autorisé les visites mais on est une petite famille. Et même si cela faisait plusieurs heures/jours que je n’avais pas dormi, cela me faisait plaisir et je me sentais bien. J’ai surtout eu des cadeaux utiles pour l’arrivée de bebe. Des cadeaux que j’avais choisi au préalable. La seule chose que je n’ai jamais utilisée c’est le lit parapluie. Qui était pourtant le top du top mais je n’en ai pas eu besoin. Mes parents m’ont offert un magnifique bijou qui ne me quitte plus mais pas de cadeau « post partum». Je savais qu’il existait des massages maman bebe mais cela n’était pas la priorité. Pour être tout à fait honnête, je n’avais pas vraiment entendu parler de post partum.
Un post-partum entre bébé et maman, s’accrocher pour trouver un équilibre
Ma fille hurlait la nuit, on me disait que c’était normal
Clairement je n’ai pas eu l’impression d’être soutenue à la maternité. Je demandais des conseils sur les positions pour l’allaitement et c’est à peine si on me répondait. Ma fille hurlait la nuit, on me disait que c’était normal. La question de l’allaitement ne s’est pas vraiment posée, je me disais oui je vais allaiter, on verra bien si ça marche. J’avais lu un livre sur l’allaitement qui disait : mettre son bebe au sein le plus souvent possible et pas de tétine. Cela a tellement bien marche qu’il aura finalement dure 3 ans, 6 mois et 10 jours !
Personne ne m’a jamais parlé de post partum, ni proche, ni professionnels de santé.
Je n’avais rien préparé concernant le post partum. J’avais simplement entendu parler du baby blues, que je n’ai pas eu. Je n’allais pas trop sur les réseaux sociaux à l’époque et tout ce à quoi je m’intéressais concernait mon bebe, les équipements et les soins d’hygiène naturels à avoir à la maison. En résumé c’était : prendre soin de moi pendant la grossesse et une fois l’accouchement passe, c’est bebe. Personne ne m’a jamais parlé de post partum, ni proche, ni professionnels de santé. Au bout du 1 er mois je me suis sentie vraiment fatiguée, épuisée et tout s’est enchainée. J’aurai aimé avoir des conseils pour limiter cette fatigue au lieu de m’entendre dire : c’est normal d’être fatiguée quand on a un bebe / arrête d’allaiter ça ira mieux. J’ai fait la rééducation du périnée chez la sage-femme, méthode manuelle.
J’ai également besoin d’avoir du temps libre pour moi, pour garder un équilibre
Je viens d’avoir 40 ans, je n’aurai pas d’autre enfant. J’ai envie/besoin de m’épanouir pleinement dans ma vie de maman et cela prend du temps. J’ai également besoin d’avoir du temps libre pour moi, pour garder un équilibre et m’épanouir dans un nouveau projet professionnel pour m’assumer pleinement. Ma fille connait son histoire. Je lui ai dit la vérité tout simplement. Elle ne pose pas encore trop de questions mais elle sait. J’aimerai par contre lui offrir une famille de cœur, en l’accompagnant pour avoir des amies proches et peut être un jour des demi-frères ou demi-sœurs, qui sait ce que l’avenir nous réserve !
J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps le jour où je l’ai laissé chez la nounou.
Le retour au travail a été un véritable tsunami. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps le jour où je l’ai laissé chez la nounou. J’ai repris le travail à 80% après 6 mois de congés maternité. Je tirais mon lait sur mon lieu de travail. Le soir je stérilisais tout le matériel. C’était épuisant mais je ne me voyais pas faire différemment. Je ne pouvais pas lui donner du lait artificiel. Ma fille se réveillait en moyenne toutes les 2h, on a déménagé 1 mois après la reprise du travail et je n’étais plus du tout épanouie au bureau. Mon niveau d’énergie n’était plus le même et surtout mes priorités ont changé. Je ne me sens plus à ma place, je veux donner du sens a ma vie et je ne ressens que colère et frustration. Durant les 2 hivers qui suivent, j’attrape tous les virus de ma fille, je perds bcp de cheveux et du poids. Le médecin ne me prescrit aucune prise de sang, jusqu’au jour ou je le lui demande. Et aucun suivi par la suite malgré une carence en fer et autres vitamines. Cela fait maintenant 1 an et demi que je consulte une acupunctrice et d’autres thérapeutes plus holistiques. Je prends soin de moi mais cela est long quand on accumule trop de fatigue depuis plusieurs années. J’ai eu un déclic il y a quelques mois au niveau professionnel et je souhaite aujourd’hui accompagner les mamans à se ressourcer naturellement et à rayonner. Des repas sains sont la base pour tous et encore plus lorsqu’on devient maman. Mais même si l’on sait quoi manger, nous n’avons pas forcement le temps ni l’énergie pour cuisiner. Je propose du bouillon d’os en livraison sur Nice, et d’autres offres arriveront prochainement. La fatigue n’est pas une fatalité. Être maman ne signifie pas arrêter de vivre nos rêves, au contraire, en devenant maman nous avons cette force en nous qui nous pousse à devenir la meilleure version de nous-même et à nous réaliser pleinement. Alors prenons soin de notre post partum ! Sensibilisons le plus de mamans possibles, et créons un village autour de nos mamas.
Merci Sophie pour ton expérience, tu es précieuse, prend soin de Louise et de toi <3