Laurie, Hugo & Chloé : vivre 1 AVAC sans anesthésie & sans hémorragie

Laurie, Hugo & Chloé : vivre 1 AVAC sans anesthésie & sans hémorragie

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Laurie, maman de 2 enfants a vécu ses grossesses de façon plutôt "classique" malgré quelques maux et inquiétudes. Ce qui marque vraiment dans l’histoire de Laurie, ce sont ses 2 accouchements. Ils sont complètement différents et inattendus. Pour son aîné, Laurie passe par une césarienne non prévue et s’effondre suite à une hémorragie de la délivrance. Pour sa fille, la dilatation va vite… la péridurale n’est plus possible, elle doit pousser MAINTENANT ! Bonne lecture…


Qui es-tu ?

Prénom : Laurie
Age actuel : 35 ans
Prénom de mes enfants : Hugo et Chloé
Age actuel : 6 ans et bientôt 4 ans

Tomber enceinte et Ă©couter son instinct, ou son corps tout simplement

Je me souviens lui avoir sauté dans les bras en criant : « On va avoir un bébé »

Pour mes deux grossesses, je suis tombée enceinte naturellement. Pour Hugo, j’avais pris un RDV chez le gynéco avant, histoire de faire un bilan. Quelques semaines après, j’étais persuadée d’être enceinte, mais pas du tout… Suite à des problèmes de santé de mon père au même moment, j’ai du passer une IRM cérébrale. On a donc mis en pause les essais… Le résultat était normal, et je suis tombée enceinte le jour même.

Pour Chloé, nous avons du attendre deux/trois mois avant la grossesse. J’ai deviné les deux grossesses avant même de faire le test.

Pour Hugo, j’avais des douleurs de règles sans avoir mes règles… J’ai fait un test un soir en sortant du travail, et il était positif. Mon mari attendait le résultat derrière la porte… Je me souviens lui avoir sauté dans les bras en criant : « On va avoir un bébé » puis juste après avoir eu une grande pression… on va vraiment avoir un bébé. J’ai consulté rapidement un médecin pour avoir un traitement pour les douleurs (je pensais que le spasfon était sur ordonnance), il ne croyait pas à ma grossesse (il pensait à une grossesse extra utérine à cause des douleurs). J’avais lu je ne sais pas plus où, que les débuts de grossesse pouvaient provoquer des douleurs, alors j’ai suivi mon instinct. Les douleurs n’ont pas augmenté et sont vite passées, sinon je serais allée à l’hôpital.

Retrouvez nos box de grossesse pour vivre votre maternité sereinement !

Il a regardé l’écran et a dit : « bébé »

Pour l’annonce à la famille, on a attendu environ 2 mois et demi. Nous retournions dans notre famille à ce moment. On l’a annoncé en offrant des chaussons papi/mamie et aussi marraine pour la filleule de David. Elle a donc appris la grossesse et qu’elle allait devenir marraine en même temps. Je l’ai annoncé par téléphone à mon père car je ne le voyais qu’après… Je lui ai demandé s’il pouvait venir en vacances chez nous en septembre, il ne comprenait pas mais sa femme a fait le lien tout de suite. Il était très ému… Ma mère l’a aussi appris par téléphone, elle a eu du mal à réaliser qu’elle allait être grand-mère.

Pour Chloé, nous étions à une fête de famille. J’ai eu des saignements que j’ai pris pour des règles en avance. Ces saignements étant inhabituels, j’ai fait un test quelques jours plus tard qui était positif. J’ai eu du mal à croire à la grossesse en raison des saignements. Je ne me souviens pas de l’annonce à toute la famille, mais l’annonce à son parrain était très émouvante. J’étais au tout début de la grossesse, il venait d’être parrain d’un autre enfant. Je lui ai demandé ce que ça faisait d’être parrain et s’il aimerait l’être à nouveau bientôt genre dans 9 mois… je me souviens encore de ses yeux remplis de larmes… Et il y a bien sur eu l’annonce au grand-frère : il était avec nous à la première échographie, il a regardé l’écran et a dit : « bébé ». Nous lui avons ensuite expliqué ce qu’il allait se passer, j’ai acheté des livres… (et il avait très bien compris car il a balancé ma grossesse avant que je ne l’annonce à la crèche familiale).

L’annonce au travail s’est bien passée, je pense que le fait de travailler en crèche à pas mal aidé… Mais au moment de partir en congé maternité, cela a été compliqué pour Hugo. Je n’étais pas remplacée et elle s’inquiétait de la charge de travail pendant mon absence. J’ai été arrêtée 1 mois avant le congé maternité.

Pour Chloé, j’ai été arrêtée plus tôt : je me suis plus écoutée, et j’avais besoin de cet arrêt pour prendre le temps de me connecter avec cette grossesse. C’est ce qui est plus difficile dans une deuxième grossesse, on doit aussi s’occuper du grand et on a moins de temps pour se concentrer sur la grossesse.

Nausées de grossesse : quand il n’y a aucune solution

J’avais envie de manger du frais et du croquant… J’ai donc abusé des radis

Pour mes deux grossesses, j’ai eu de fortes nausées et des vomissements pendant de long mois. Elles arrivaient dès que je partais du travail… J’ai tenté de manger des petites quantité souvent, des gélules de gingembre (ça ne fonctionnait pas et en plus le goût était atroce). La seule chose qui a fonctionné, c’est de me coucher en rentrant du travail dans le noir… Pas très joyeux, mais je pense que tout était lié à la fatigue.

Pour les deux grossesses, ça allait mieux autour de 4 mois et demi / 5 mois. J’ai donc perdu du poids en début de grossesse et j’en ai pris peu à chaque fois.

A la fin de la grossesse d’Hugo, j’ai eu de la tension et j’ai été hospitalisée deux fois avec une surveillance accrue de la sage-femme à la maison.

Pour Chloé, la tension est apparue la veille de l’accouchement, je n’ai pas été hospitalisée. Au niveau alimentaire, je n’étais pas immunisée, j’ai donc supprimé la charcuterie et les fromages au lait cru… L’avantage des nausées, c’est qu’au début ça me manquait pas… Après à la fin c’était long… Pour Hugo, j’avais envie de manger du frais et du croquant… J’ai donc abusé des radis. Pour Chloé, je ne m’en souviens pas.

Je n’ai pas consommé d’alcool, mais comme j’en bois très rarement, ça ne m’a pas manqué. Au niveau des cosmétiques, je n’ai pas fait particulièrement attention, mais j’en utilise très peu.

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Une préparation à l’accouchement simple et efficace

j’étais suivie par une gynéco tous les mois qui expédiait les RDV

Pour la préparation à l’accouchement, dans les deux cas j’ai été suivie par une sage-femme exceptionnelle. Pour Hugo, j’étais suivie par une gynéco tous les mois qui expédiait les RDV. J’ai donc souhaité un suivi sage-femme à coté. Elle faisait aussi des cours de préparation à l’accouchement et aux premiers jours avec le bébé. Mon mari était présent lors de ses séances. Une autre sage-femme faisait le suivi à domicile.

Pour Chloé, j’ai changé de gynéco mais je ne le voyais que pour les échos. Le suivi mensuel était fait par cette sage-femme et j’ai à nouveau participé aux séances de préparation. Mon mari n’est venu qu’au cours sur la poussée. J’ai trouvé ça intéressant, surtout que nous étions plusieurs couples et que nous pouvions partager nos interrogations. Elle nous a aussi proposé une visite de la maternité (elle faisait le suivi en libéral mais travaillait aussi à l’hôpital). Depuis de nombreuses années, je lisais aussi des blogs de mamans, notamment autour de l’allaitement maternel et des témoignages d’accouchements.

Pour les deux enfants, nous avons souhaité connaître le sexe. J’aurais adoré faire LA rencontre le jour J mais je suis trop impatiente, j’ai pas pu résister (et au vu de la naissance d’Hugo, je ne regrette pas, nous avons pu connaître le sexe ensemble avec le Papa)

1er accouchement en césarienne suivi d’1 hémorragie de la délivrance

J’ai fondu en larmes et la réponse du médecin a été : « c’est pas le moment de pleurer madame.»


LE jour J : pour Hugo : Le 11 septembre, j’avais des contractions, je ne me sentais pas bien. Avec le papa, nous sommes allés aux urgences de la maternité. La sage-femme en m’examinant m’a dit que ce n’était pas pour tout de suite, elle m’a quand même fait examinée par le gynéco. J’avais un pressentiment et j’ai demandé à être hospitalisée ce qu’il a accepté… Il était 21h environ, nous n’avions pas mangé et mon mari est allé chercher un McDo… Il est ensuite rentré à la maison. De mon coté, je savais que c’était la nuit parfaite pour accoucher : la sage-femme qui venait à la maison travaillait de nuit et mon autre sage-femme travaillait le lendemain….

A 23h45, j’ai senti un ploc, je me suis levée et l’inondation : je venais de perdre les eaux… J’ai rappelé le papa qui a cru à une blague mais qui est vite revenu… J’ai eu des contractions légères toute la nuit mais sans que ça ne démarre vraiment. Et comme ce petit coquin était en siège, impossible de déclencher, ça sera donc une césarienne. Une douche de préparation et je descends au bloc avec le papa. Un dernier bisou devant la salle d’opération. Les papas n’ont pas le droit d’assister à la césarienne…

La césarienne se passe bien, j’ai une infirmière anesthésiste qui me tient la main, l’anesthésiste me prend mon téléphone et fait des photos de mon bébé (cela peut paraître glauque mais pour moi c’est magique… d’autant plus qu’elle a aussi pris des photos de notre premier bisou).

Il est 7h37, je peux lui faire quelques bisous puis il part pour les soins et la rencontre avec son papa pendant que je suis recousue et que je vais en salle de réveil. Et c’est là que tout se dégrade : je m’endors sans cesse alors que les infirmières me demandent de me masser le ventre, j’ai soif, je me sens mal…

A un moment, c’est le branle-bas de combat, on me pose une autre perfusion et on m’annonce que je retourne au bloc… J’étais en train de faire une hémorragie. J’ai fondu en larmes et la réponse du médecin a été : « c’est pas le moment de pleurer madame.» (j’ai eu très envie de lui répondre : « c******e, je pleure quand je veux et il se trouve que là ca me semble le moment idéal » mais j’ai juste pleuré encore plus).

Découvrir son fils seul a été une épreuve pour lui

Je suis endormie et à mon réveil je suis transférée en réanimation. J’ai perdu toute notion du temps, il me semble avoir retrouvé Hugo vers 19h avec son papa. Je suis très faible, toute jaune… La première nuit est très longue. Hugo pleure, je peux l’avoir avec moi pour le faire téter mais c’est compliqué avec la séparation et l’hémorragie, la montée de lait est difficile… (un vieux complètement détraqué juste à coté hurlait : "mais faites le taire" quand Hugo pleurait et "bravo champion" quand il ne pleurait plus, comme s’il voyait qu’il tétait).

Le lendemain, j’ai une transfusion sanguine et je peux ensuite retourner dans une vraie chambre avec mon mari qui est resté tout le temps avec moi. Cette période a été aussi dure pour lui que pour moi. Il n’a d’ailleurs aucun souvenirs, c’est la sage-femme d’amour qui était présente qui a pu me raconter sa journée à lui… Il a eu très peur pour moi et découvrir son fils seul a été une épreuve pour lui.

J’ai revu le gyneco un ou deux jours après la césarienne… Je ne savais même pas ce que j’avais eu, si je pourrais encore avoir des enfants. Il a pu me rassurer en me disant qu’ils avaient fait un curetage et mis une sorte de ballon dans l’utérus pour stopper l’hémorragie. (on ne le sent pas et il est dégonflé avant de le retirer, un peu comme une sonde urinaire). Je n’ai pu me lever que quelques jours plus tard, ce qui fait que je n’ai pas pu assister au premier bain de mon premier bébé… c’était très difficile pour moi. Au premier lever, j’ai fait un malaise dans la salle de bain. Ensuite, j’ai repris des forces petit à petit mais je suis restée 10 jours à la maternité. Je voulais absolument allaiter, mais la montée de lait ne se faisait pas et Hugo ne prenait pas de poids. Il faut dire que dans cette maternité, il y avait beaucoup de patientes et peu de disponibilité du personnel (et une amabilité variable…).

Quand je suis sortie, la sage-femme a continué à venir à la maison pour surveiller ma tension et ma cicatrice. Durant tout le séjour, je n’ai jamais eu de douleurs au niveau de la cicatrice. Après, c’était parfois douloureux, mais surtout je devais faire attention à ne pas porter de charges trop lourdes. Concernant les visites, je n’ai vu que mes beaux-parents. Toute notre famille est loin et ne pouvait pas venir. Je trouve cela bien, d’autant plus avec toutes ces complications… J’ai pu prendre le temps pour mon bébé et pour moi.

Un deuxième accouchement presque serein sans anesthésie !

Garder ses urines pendant 24h, déjà c’est le bonheur… avec un gros bide c’est trop la fiesta

Pour Chloé, tout a été différent. Déjà, j’ai changé de maternité car j’avais trop de mauvais souvenirs (et les sages-femmes que j’appréciais, avaient démissionné). J’ai suivi le conseil de collègues et j’ai accouché un peu plus loin. J’ai eu un entretien avec une sage-femme pour préparer la naissance. J’étais persuadée que Chloé était en siège et que j’aurais une césarienne. Mais cette coquine avait fait la pirouette juste avant le RDV et elle était dans la bonne position. Nous avons pu évoquer la césarienne (car il y a un gros risque de seconde césarienne après une première) mais aussi accouchement voie basse. Mon plus gros stress était la garde d’Hugo… comme je l’ai dit, notre famille est loin et nous n’avions personne pour prendre le relais. Mes beaux-parents devaient arriver le 15.

Le 14, je ne me sens pas bien, j’appelle la maternité qui me conseille de venir le lendemain. Ma maman fait 2h de route pour venir nous aider. On va à la maternité, j’ai à nouveau de la tension… A moi la joie de la protéinurie des 24h (garder ses urines pendant 24h, déjà c’est le bonheur… avec un gros bide c’est trop la fiesta) mais je rentre à la maison… Mes beaux-parents arrivent le soir-même et ma mère reste pour la nuit. En me couchant je me dis que c’est la nuit idéale pour accoucher.

Et dans la nuit, les contractions arrivent… de plus en plus régulières, je prends une douche mais elles ne passent pas… On se lève, ma maman, en me voyant me dit que finalement elle va rester un peu plus… Nous partons pour la maternité avec notre voiture (et vive les serviettes pour protéger les sièges). J’arrive à la maternité, je ne suis dilatée qu’à 2 mais la douleur est intense… Je suis installée dans une chambre, les contractions sont fortes, mais pas d’évolution du travail. Je suis suivie par une étudiante sage-femme très douce et sa tutrice (moins douce, mais l’étudiante a compris mon message, et sera la seule à m’examiner)

Ai-je parcouru la moitié de la maternité en fauteuil roulant en robe et sans culotte ?

Il est trop tôt pour la péridurale, mais j’ai très mal alors j’ai une piqure de morphine… Et la je plane complètement, je somnole entre deux contractions et la douleur devient supportable. Jusqu’à ce que j’en sente une douleur plus forte et du liquide qui coule : j’ai perdu les eaux… La sage-femme me réexamine et je la vois se décomposer… Je me dis soit c’est la cata et c’est la césarienne en urgence, soit je vais accoucher tout de suite maintenant…

C’est la deuxième option, je suis dilatée à 6 et il faut vite aller en salle de travail. J’ai eu droit à la course en fauteuil roulant, les cheveux au vent et tout et tout ! Et surtout une question qui reste en suspend… Elle vient de m’examiner, je ne me souviens plus d’avoir remis ma culotte… ai-je parcouru la moitié de la maternité en fauteuil roulant en robe et sans culotte ??? Mystère.

On arrive dans la salle d’accouchement, nouvel examen, je suis à dilatation complète et la sage-femme m’annonce que je ne peux pas avoir de péridurale… Je lui réponds donc que je ne pousserais pas et que soit j’ai une césarienne, soit je rentre chez moi… Mon mari en rit encore. Bon j’ai pas eu le choix, donc je m’installe sur la table… J’ai eu droit à du protoxyde d’azote (du gaz hilarant) pour la douleur, mais après faut y aller… Un carambar pour le mari, histoire qu’il ne tombe pas dans les pommes (j’étais trop jalouse, la seule à bosser et j’y ai pas droit). J’essaie de pousser sur le coté mais je n’y arrive pas, alors on m’installe sur le dos… Je pousse, je pousse, je pousse et elle sort… Je n’ai pas de souvenirs précis de ce moment, mais mon mari a pris une photo… On peut y voir tout le soulagement et la fierté de cet instant… il est alors 14h54.

Chloé est installée en peau à peau et la tétée d’accueil juste après les premiers soins et j’ai aussi droit à un carambar. Je suis restée 3 jours à la maternité avant de rentrer. J’ai pu me lever tout de suite, aucune comparaison possible avec le premier accouchement.

Un retour à la maison et quelques réflexions sur les 2 accouchements

Je crois qu’on peut toutes êtres fières de nos accouchements

J’ai été aussi suivie par la sage-femme au retour. Elle ne m’avait pas vue pendant la grossesse mais était impressionnée par la comparaison entre mes deux états post-grossesse… Cette fois aussi peu de visites, juste ma maman et bien sur Hugo…

D’ailleurs pour toutes les futures maman de deuxième enfant : j’ai eu une impression très particulière en retrouvant Hugo, que j’avais pourtant laissé le matin même. J’avais laissé un bébé et je retrouvais un grand garçon… c’était très particulier.

La rencontre était très émouvante, déjà en visio depuis la salle de naissance : Hugo a vu sa sœur et a dit c’est Chloé avant même que nous lui expliquions. Et ensuite le soir, il a pu lui faire des câlins et la prendre dans ses bras (puis la jeter sur le coté pour aller jouer…). Cette fois, le papa n’a pas pu rester avec moi à la maternité pour rester avec Hugo. Mais comme j’étais en pleine forme, ça ne m’a pas gênée.

Mes deux accouchement sont diamétralement opposés… La naissance d’Hugo a été un traumatisme et j’ai mis du temps à m’en remettre. La naissance de Chloé est une fierté… J’ai peu de confiance en moi, je suis une chochotte… Alors pouvoir accoucher par voie basse et lire sans anesthésie sur le compte-rendu ca me rend fière… (même si avec le recul, c’était certainement très imprudent de la part de l’équipe… Après une césarienne, l’utérus est fragilisé et la péridurale quasi obligatoire en cas de complication. Note de l’auteure : Découvrez l’histoire de Flora qui a également connu un premier accouchement par césarienne puis son deuxième accouchement par voies basses !)

Cependant, je ne veux pas voir la naissance de Chloé comme une réparation de celle d’Hugo… Il n’y a rien à réparer, Hugo n’est pas une erreur, et Chloé n’est pas un pansement… Ils ont des histoires différentes c’est tout. Et les années passant je me dis que je peux être fière des deux : d’avoir connu l’accouchement « naturel » pour Chloé mais aussi d’avoir surmonté la naissance chaotique d’Hugo.

Au final je crois qu’on peut toutes êtres fières de nos accouchements, césarienne ou pas, péridurale ou pas… On a mis au monde un petit être humain !

L’allaitement maternel, quand 1 maman veut VRAIMENT tenter l’aventure

Je ne concevais ma maternité qu’en allaitant

Dans les premiers jours, pour chacun des enfants, même s’ils étaient tous les deux en bonne santé, tout a été différent.

Pour Hugo, je voulais vraiment vraiment vraiment allaiter (je ne sais pas pourquoi, pour moi c’était super important)… Mais entre l’hémorragie et le fait d’avoir été séparé, c’était très dur… Mon mari a loué un tire-lait pour m’aider à la montée de lait, certaines sages-femmes ont passé des heures à m’aider (d’autres pas du tout)… Une conseillère en lactation est venue m’aider (pour le coup elle parlait trop, et m’a pas aidé plus que ca…). Au vu de mon état, une psychologue est aussi venue pour me soutenir. Au bout de 10 jours, quand nous sommes sortis, j’allaitais toujours mais j’ai vite arrêté car ca devenait trop compliqué pour tout le monde. Je me suis vite aperçue qu’il régurgitait et après avis de la pédiatre, nous avons changé de lait et tout est rentré dans l’ordre.

Le fait d’avoir eu une césarienne, que l’allaitement ne fonctionne pas a été très dur à vivre pour moi… j’étais très déçue, pour moi je n’allais pas être une bonne maman (attention, je ne veux pas dire qu’une maman qui donne le biberon est une mauvaise maman, mais je ne concevais ma maternité qu’en allaitant).

Cela a pris beaucoup, beaucoup de temps à remonter la pente. J’ai une fois de plus été très aidée par ma sage-femme. A cette période elle avait plusieurs jeunes mamans qui n’allaient pas très bien. Elle a organisé gratuitement des séances de parole et d’échanges ou nous nous retrouvions dans son cabinet autour d’un café pour échanger sur nos vies de jeunes mamans. Cela m’a fait un bien fou… Elle était très déculpabilisante, malgré nos conceptions différentes de nos envies de jeunes mamans : tu veux rester tout le temps avec ton bébé : fais-le, vous en avez besoin. Tu as besoin de laisser ton bébé une nuit pour dormir ? Fais-le vous en avez besoin… Elle avait mis le doigt sur l’essentiel, il faut faire ce dont on a besoin, écouter la petite voix au fond de nous qui nous dit ce qui est bon pour notre famille… Je m’en sers encore au quotidien dans mon travail.

Mon mari me disait que je bossais avec des jeunes enfants et que je devais savoir

Ce qui n’a pas été simple non plus avec ce premier bébé, c’est qu’il n’est pas livré avec le mode d’emploi… C’est à nous de « deviner » ce dont il a besoin, de découvrir avec lui son rythme, ses besoins… Mon mari me disait que je bossais avec des jeunes enfants et que je devais savoir… Sauf que pour le coup, à la crèche, les parents nous confient l’enfant avec le mode d’emploi (rythme des repas, signes de fatigue…)

Pour Chloé, tout a été différent… Pour deux raisons : déjà quand l’accouchement se passe bien, ca simplifie beaucoup de choses et en plus c’était la deuxième… et ce qui compte c’est pas tellement de faire comme le premier mais plutôt de savoir au fond de nous que l’on va y arriver (même si effectivement, donner un bain à un deuxième bébé c’est plus facile parce qu’on a déjà fait…). Je souhaitais elle aussi l’allaiter, elle a pu faire la tétée de bienvenue et l’allaitement s’est ensuite mis en place à la maternité… Il a duré 3 ans, je ne voulais pas brusquer l’arrêt et elle a toujours refusé tous les laitages, j’avais donc peur des carences (finalement, on a été sauvés par le lait dans les céréales à la crèche).

Un post-partum non anticipé pour le vivre au jour le jour

C’est elle aussi qui m’a diagnostiqué une bartholinite

Pour le post-partum, je ne m’étais pas renseignée plus que ça… Certaines collègues m’avaient parlé de leurs accouchements plus ou moins difficiles mais je pense que je voulais attendre de voir ce qu’il allait se passer sans trop anticiper.

La sage-femme qui me suivait à domicile est venue le temps nécessaire : et surveillait ma cicatrice de césarienne ou de déchirure, examinait les enfants… Elle a pu aussi me guider dans l’allaitement et passer des messages à ma belle-mère quand elle était là… C’est elle aussi qui m’a diagnostiqué une bartholinite (c’est une infection des glandes qui sécrètent la cyprine). Elle a surveillé pour voir si une opération serait nécessaire, par chance c’est passé toute seule. Mon médecin généraliste est aussi passé à la maison pour surveiller ma tension qui était toujours trop haute après l’accouchement.

J’ai ensuite fait à chaque fois la rééducation du périnée et la rééducation abdo avec ma sage-femme. Elle propose de la gymnastique hypopressive et un travail avec une bûche. Tu montes sur la bûche et le travail d’équilibre te fait travailler le périnée. J’ai trouvé ça chouette parce que j’étais habillée, mon bébé était à coté de moi sur un tapis (ou à faire des câlins à la sage femme…), et pas besoin de le faire garder.

Après les accouchements, la reprise du quotidien différent d’avant !

Chacun son espace, pas de confusion entre la maman et la professionnelle.

J’ai repris le travail à 4 mois et demi pour les deux enfants. Je n’ai pas eu de mal à trouver un mode de garde, l’avantage de travailler en crèche c’est que je connaissais les modes de garde proposés ainsi que les démarches à effectuer. Aucun des deux n’a été accueilli dans ma structure, c’est une demande de mon service, et j’ai préféré… Chacun son espace, pas de confusion entre la maman et la professionnelle.

Hugo est allé dans une crèche familiale : ce sont des assistantes maternelles qui sont rémunérées par la mairie. Chacune travaille à son domicile mais elles se retrouvent sur des matinées dans une crèche pour elles (parfois elles se retrouvent dans une crèche classique). Un relais est proposé en cas d’absence de l’assistante maternelle. J’aimais beaucoup ce mode de garde même si Hugo a été accueilli chez 4 assistantes maternelles suite à leurs départs successifs. On ne peut pas choisir son assistante maternelle, mais on sait qu’un suivi est proposé par le directeur de la crèche familiale.

La reprise du travail s’est bien passée, mais rien n’est plus comme avant…

Pour Chloé, il n’y avait pas de places dans cette structure, elle est allée dans une crèche classique. Tout s’est aussi bien passé pour elle, même s’il y a parfois les désagréments de la collectivité (griffures, repas qu’elle ne mange pas…). La séparation n’a pas été facile, heureusement nous avions prévu des adaptations sur deux semaines pour s’habituer doucement… (et pour Chloé, j’avais la chance de connaître sa référente pour avoir déjà travaillé avec elle).

La reprise du travail s’est bien passée, mais rien n’est plus comme avant… Il faut organiser les horaires, savoir qui va chercher les enfants… Et quand on rentre, on se pose plus sur le canapé, il faut donner le bain, jouer, donner à manger, câliner… Mais en retour on a les plus beaux sourires du monde.

Pour Chloé, j’ai du aussi organiser la poursuite de l’allaitement et le tirage de mon lait. Je n’ai pas trouvé cela si compliqué : je tirais mon lait le matin en déjeunant et le midi après avoir mangé. Avec mon mari nous avons fait le choix pendant leurs premières années de ne travailler que 4 jours par semaine chacun : il ne travaillait pas le vendredi et moi pas le lundi puis pas le mercredi. Les enfants ont donc eu une journée avec chacun de nous. Depuis les 2 ans de Chloé mon mari travaille tous les jours mais moi je continue à rester avec eux le mercredi.

Et maintenant qu’ils sont tous les deux à l’école, le quotidien change encore : un seul endroit pour les déposer, mais les devoirs le soir qui arrivent… Et surtout plus de bébé à la maison mais des enfants avec leurs disputes quotidiennes mais aussi leurs câlins et leur je t’aime : à nous bien sur mais aussi entre eux et ca c’est ce qui me fait fondre


Merci Laurie pour ton expérience, tu es précieuse, prend soin de toi, d’Hugo et de Chloé <3