Laurie, Hugo & Chloé : vivre 1 AVAC sans anesthésie & sans hémorragie
Laurie, maman de 2 enfants a vĂ©cu ses grossesses de façon plutĂŽt "classique" malgrĂ© quelques maux et inquiĂ©tudes. Ce qui marque vraiment dans lâhistoire de Laurie, ce sont ses 2 accouchements. Ils sont complĂštement diffĂ©rents et inattendus. Pour son aĂźnĂ©, Laurie passe par une cĂ©sarienne non prĂ©vue et sâeffondre suite Ă une hĂ©morragie de la dĂ©livrance. Pour sa fille, la dilatation va vite⊠la pĂ©ridurale nâest plus possible, elle doit pousser MAINTENANTâŻ! Bonne lectureâŠ
Qui es-tu�
PrĂ©nomâŻ: Laurie
Age actuelâŻ: 35 ans
PrĂ©nom de mes enfantsâŻ: Hugo et ChloĂ©
Age actuelâŻ: 6 ans et bientĂŽt 4 ans
Tomber enceinte et Ă©couter son instinct, ou son corps tout simplement
Je me souviens lui avoir sauté dans les bras en criant : « On va avoir un bébé »
Pour mes deux grossesses, je suis tombĂ©e enceinte naturellement. Pour Hugo, jâavais pris un RDV chez le gynĂ©co avant, histoire de faire un bilan. Quelques semaines aprĂšs, jâĂ©tais persuadĂ©e dâĂȘtre enceinte, mais pas du tout⊠Suite Ă des problĂšmes de santĂ© de mon pĂšre au mĂȘme moment, jâai du passer une IRM cĂ©rĂ©brale. On a donc mis en pause les essais⊠Le rĂ©sultat Ă©tait normal, et je suis tombĂ©e enceinte le jour mĂȘme.
Pour ChloĂ©, nous avons du attendre deux/trois mois avant la grossesse. Jâai devinĂ© les deux grossesses avant mĂȘme de faire le test.
Pour Hugo, jâavais des douleurs de rĂšgles sans avoir mes rĂšgles⊠Jâai fait un test un soir en sortant du travail, et il Ă©tait positif. Mon mari attendait le rĂ©sultat derriĂšre la porte⊠Je me souviens lui avoir sautĂ© dans les bras en criant : « On va avoir un bĂ©bé » puis juste aprĂšs avoir eu une grande pression⊠on va vraiment avoir un bĂ©bĂ©. Jâai consultĂ© rapidement un mĂ©decin pour avoir un traitement pour les douleurs (je pensais que le spasfon Ă©tait sur ordonnance), il ne croyait pas Ă ma grossesse (il pensait Ă une grossesse extra utĂ©rine Ă cause des douleurs). Jâavais lu je ne sais pas plus oĂč, que les dĂ©buts de grossesse pouvaient provoquer des douleurs, alors jâai suivi mon instinct. Les douleurs nâont pas augmentĂ© et sont vite passĂ©es, sinon je serais allĂ©e Ă lâhĂŽpital.
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Il a regardĂ© lâĂ©cran et a dit : « bĂ©bé »
Pour lâannonce Ă la famille, on a attendu environ 2 mois et demi. Nous retournions dans notre famille Ă ce moment. On lâa annoncĂ© en offrant des chaussons papi/mamie et aussi marraine pour la filleule de David. Elle a donc appris la grossesse et quâelle allait devenir marraine en mĂȘme temps. Je lâai annoncĂ© par tĂ©lĂ©phone Ă mon pĂšre car je ne le voyais quâaprĂšs⊠Je lui ai demandĂ© sâil pouvait venir en vacances chez nous en septembre, il ne comprenait pas mais sa femme a fait le lien tout de suite. Il Ă©tait trĂšs Ă©mu⊠Ma mĂšre lâa aussi appris par tĂ©lĂ©phone, elle a eu du mal Ă rĂ©aliser quâelle allait ĂȘtre grand-mĂšre.
Pour ChloĂ©, nous Ă©tions Ă une fĂȘte de famille. Jâai eu des saignements que jâai pris pour des rĂšgles en avance. Ces saignements Ă©tant inhabituels, jâai fait un test quelques jours plus tard qui Ă©tait positif. Jâai eu du mal Ă croire Ă la grossesse en raison des saignements. Je ne me souviens pas de lâannonce Ă toute la famille, mais lâannonce Ă son parrain Ă©tait trĂšs Ă©mouvante. JâĂ©tais au tout dĂ©but de la grossesse, il venait dâĂȘtre parrain dâun autre enfant. Je lui ai demandĂ© ce que ça faisait dâĂȘtre parrain et sâil aimerait lâĂȘtre Ă nouveau bientĂŽt genre dans 9 mois⊠je me souviens encore de ses yeux remplis de larmes⊠Et il y a bien sur eu lâannonce au grand-frĂšre : il Ă©tait avec nous Ă la premiĂšre Ă©chographie, il a regardĂ© lâĂ©cran et a dit : « bĂ©bé ». Nous lui avons ensuite expliquĂ© ce quâil allait se passer, jâai achetĂ© des livres⊠(et il avait trĂšs bien compris car il a balancĂ© ma grossesse avant que je ne lâannonce Ă la crĂšche familiale).
Lâannonce au travail sâest bien passĂ©e, je pense que le fait de travailler en crĂšche Ă pas mal aidé⊠Mais au moment de partir en congĂ© maternitĂ©, cela a Ă©tĂ© compliquĂ© pour Hugo. Je nâĂ©tais pas remplacĂ©e et elle sâinquiĂ©tait de la charge de travail pendant mon absence. Jâai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e 1 mois avant le congĂ© maternitĂ©.
Pour ChloĂ©, jâai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e plus tĂŽt : je me suis plus Ă©coutĂ©e, et jâavais besoin de cet arrĂȘt pour prendre le temps de me connecter avec cette grossesse. Câest ce qui est plus difficile dans une deuxiĂšme grossesse, on doit aussi sâoccuper du grand et on a moins de temps pour se concentrer sur la grossesse.
NausĂ©es de grossesseâŻ: quand il nây a aucune solution
Jâavais envie de manger du frais et du croquant⊠Jâai donc abusĂ© des radis
Pour mes deux grossesses, jâai eu de fortes nausĂ©es et des vomissements pendant de long mois. Elles arrivaient dĂšs que je partais du travail⊠Jâai tentĂ© de manger des petites quantitĂ© souvent, des gĂ©lules de gingembre (ça ne fonctionnait pas et en plus le goĂ»t Ă©tait atroce). La seule chose qui a fonctionnĂ©, câest de me coucher en rentrant du travail dans le noir⊠Pas trĂšs joyeux, mais je pense que tout Ă©tait liĂ© Ă la fatigue.
Pour les deux grossesses, ça allait mieux autour de 4 mois et demi / 5 mois. Jâai donc perdu du poids en dĂ©but de grossesse et jâen ai pris peu Ă chaque fois.
A la fin de la grossesse dâHugo, jâai eu de la tension et jâai Ă©tĂ© hospitalisĂ©e deux fois avec une surveillance accrue de la sage-femme Ă Â la maison.
Pour ChloĂ©, la tension est apparue la veille de lâaccouchement, je nâai pas Ă©tĂ© hospitalisĂ©e. Au niveau alimentaire, je nâĂ©tais pas immunisĂ©e, jâai donc supprimĂ© la charcuterie et les fromages au lait cru⊠Lâavantage des nausĂ©es, câest quâau dĂ©but ça me manquait pas⊠AprĂšs Ă la fin câĂ©tait long⊠Pour Hugo, jâavais envie de manger du frais et du croquant⊠Jâai donc abusĂ© des radis. Pour ChloĂ©, je ne mâen souviens pas.
Je nâai pas consommĂ© dâalcool, mais comme jâen bois trĂšs rarement, ça ne mâa pas manquĂ©. Au niveau des cosmĂ©tiques, je nâai pas fait particuliĂšrement attention, mais jâen utilise trĂšs peu.
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Une prĂ©paration Ă lâaccouchement simple et efficace
jâĂ©tais suivie par une gynĂ©co tous les mois qui expĂ©diait les RDV
Pour la prĂ©paration Ă lâaccouchement, dans les deux cas jâai Ă©tĂ© suivie par une sage-femme exceptionnelle. Pour Hugo, jâĂ©tais suivie par une gynĂ©co tous les mois qui expĂ©diait les RDV. Jâai donc souhaitĂ© un suivi sage-femme Ă cotĂ©. Elle faisait aussi des cours de prĂ©paration Ă lâaccouchement et aux premiers jours avec le bĂ©bĂ©. Mon mari Ă©tait prĂ©sent lors de ses sĂ©ances. Une autre sage-femme faisait le suivi Ă domicile.
Pour ChloĂ©, jâai changĂ© de gynĂ©co mais je ne le voyais que pour les Ă©chos. Le suivi mensuel Ă©tait fait par cette sage-femme et jâai Ă Â nouveau participĂ© aux sĂ©ances de prĂ©paration. Mon mari nâest venu quâau cours sur la poussĂ©e. Jâai trouvĂ© ça intĂ©ressant, surtout que nous Ă©tions plusieurs couples et que nous pouvions partager nos interrogations. Elle nous a aussi proposĂ© une visite de la maternitĂ© (elle faisait le suivi en libĂ©ral mais travaillait aussi Ă lâhĂŽpital). Depuis de nombreuses annĂ©es, je lisais aussi des blogs de mamans, notamment autour de lâallaitement maternel et des tĂ©moignages dâaccouchements.
Pour les deux enfants, nous avons souhaitĂ© connaĂźtre le sexe. Jâaurais adorĂ© faire LA rencontre le jour J mais je suis trop impatiente, jâai pas pu rĂ©sister (et au vu de la naissance dâHugo, je ne regrette pas, nous avons pu connaĂźtre le sexe ensemble avec le Papa)
1er accouchement en cĂ©sarienne suivi dâ1 hĂ©morragie de la dĂ©livrance
Jâai fondu en larmes et la rĂ©ponse du mĂ©decin a Ă©tĂ©Â : « câest pas le moment de pleurer madame.»
LE jour J : pour Hugo : Le 11 septembre, jâavais des contractions, je ne me sentais pas bien. Avec le papa, nous sommes allĂ©s aux urgences de la maternitĂ©. La sage-femme en mâexaminant mâa dit que ce nâĂ©tait pas pour tout de suite, elle mâa quand mĂȘme fait examinĂ©e par le gynĂ©co. Jâavais un pressentiment et jâai demandĂ© Ă ĂȘtre hospitalisĂ©e ce quâil a accepté⊠Il Ă©tait 21h environ, nous nâavions pas mangĂ©Â et mon mari est allĂ© chercher un McDo⊠Il est ensuite rentrĂ© Ă la maison. De mon cotĂ©, je savais que câĂ©tait la nuit parfaite pour accoucher : la sage-femme qui venait Ă la maison travaillait de nuit et mon autre sage-femme travaillait le lendemainâŠ.
A 23h45, jâai senti un ploc, je me suis levĂ©e et lâinondation : je venais de perdre les eaux⊠Jâai rappelĂ© le papa qui a cru Ă une blague mais qui est vite revenu⊠Jâai eu des contractions lĂ©gĂšres toute la nuit mais sans que ça ne dĂ©marre vraiment. Et comme ce petit coquin Ă©tait en siĂšge, impossible de dĂ©clencher, ça sera donc une cĂ©sarienne. Une douche de prĂ©paration et je descends au bloc avec le papa. Un dernier bisou devant la salle dâopĂ©ration. Les papas nâont pas le droit dâassister Ă la cĂ©sarienneâŠ
La cĂ©sarienne se passe bien, jâai une infirmiĂšre anesthĂ©siste qui me tient la main, lâanesthĂ©siste me prend mon tĂ©lĂ©phone et fait des photos de mon bĂ©bĂ© (cela peut paraĂźtre glauque mais pour moi câest magique⊠dâautant plus quâelle a aussi pris des photos de notre premier bisou).
Il est 7h37, je peux lui faire quelques bisous puis il part pour les soins et la rencontre avec son papa pendant que je suis recousue et que je vais en salle de rĂ©veil. Et câest lĂ que tout se dĂ©grade : je mâendors sans cesse alors que les infirmiĂšres me demandent de me masser le ventre, jâai soif, je me sens malâŠ
A un moment, câest le branle-bas de combat, on me pose une autre perfusion et on mâannonce que je retourne au bloc⊠JâĂ©tais en train de faire une hĂ©morragie. Jâai fondu en larmes et la rĂ©ponse du mĂ©decin a Ă©tĂ©Â : « câest pas le moment de pleurer madame.» (jâai eu trĂšs envie de lui rĂ©pondre : « c******e, je pleure quand je veux et il se trouve que lĂ ca me semble le moment idĂ©al » mais jâai juste pleurĂ© encore plus).
Découvrir son fils seul a été une épreuve pour lui
Je suis endormie et Ă mon rĂ©veil je suis transfĂ©rĂ©e en rĂ©animation. Jâai perdu toute notion du temps, il me semble avoir retrouvĂ© Hugo vers 19h avec son papa. Je suis trĂšs faible, toute jaune⊠La premiĂšre nuit est trĂšs longue. Hugo pleure, je peux lâavoir avec moi pour le faire tĂ©ter mais câest compliquĂ© avec la sĂ©paration et lâhĂ©morragie, la montĂ©e de lait est difficile⊠(un vieux complĂštement dĂ©traquĂ© juste Ă cotĂ© hurlait : "mais faites le taire" quand Hugo pleurait et "bravo champion" quand il ne pleurait plus, comme sâil voyait quâil tĂ©tait).
Le lendemain, jâai une transfusion sanguine et je peux ensuite retourner dans une vraie chambre avec mon mari qui est restĂ© tout le temps avec moi. Cette pĂ©riode a Ă©tĂ© aussi dure pour lui que pour moi. Il nâa dâailleurs aucun souvenirs, câest la sage-femme dâamour qui Ă©tait prĂ©sente qui a pu me raconter sa journĂ©e Ă lui⊠Il a eu trĂšs peur pour moi et dĂ©couvrir son fils seul a Ă©tĂ© une Ă©preuve pour lui.
Jâai revu le gyneco un ou deux jours aprĂšs la cĂ©sarienne⊠Je ne savais mĂȘme pas ce que jâavais eu, si je pourrais encore avoir des enfants. Il a pu me rassurer en me disant quâils avaient fait un curetage et mis une sorte de ballon dans lâutĂ©rus pour stopper lâhĂ©morragie. (on ne le sent pas et il est dĂ©gonflĂ© avant de le retirer, un peu comme une sonde urinaire). Je nâai pu me lever que quelques jours plus tard, ce qui fait que je nâai pas pu assister au premier bain de mon premier bĂ©bé⊠câĂ©tait trĂšs difficile pour moi. Au premier lever, jâai fait un malaise dans la salle de bain. Ensuite, jâai repris des forces petit Ă petit mais je suis restĂ©e 10 jours Ă la maternitĂ©. Je voulais absolument allaiter, mais la montĂ©e de lait ne se faisait pas et Hugo ne prenait pas de poids. Il faut dire que dans cette maternitĂ©, il y avait beaucoup de patientes et peu de disponibilitĂ© du personnel (et une amabilitĂ© variableâŠ).
Quand je suis sortie, la sage-femme a continuĂ© Ă venir Ă la maison pour surveiller ma tension et ma cicatrice. Durant tout le sĂ©jour, je nâai jamais eu de douleurs au niveau de la cicatrice. AprĂšs, câĂ©tait parfois douloureux, mais surtout je devais faire attention Ă ne pas porter de charges trop lourdes. Concernant les visites, je nâai vu que mes beaux-parents. Toute notre famille est loin et ne pouvait pas venir. Je trouve cela bien, dâautant plus avec toutes ces complications⊠Jâai pu prendre le temps pour mon bĂ©bĂ© et pour moi.
Un deuxiĂšme accouchement presque serein sans anesthĂ©sieâŻ!
Garder ses urines pendant 24h, dĂ©jĂ câest le bonheur⊠avec un gros bide câest trop la fiesta
Pour ChloĂ©, tout a Ă©tĂ© diffĂ©rent. DĂ©jĂ , jâai changĂ© de maternitĂ© car jâavais trop de mauvais souvenirs (et les sages-femmes que jâapprĂ©ciais, avaient dĂ©missionnĂ©). Jâai suivi le conseil de collĂšgues et jâai accouchĂ© un peu plus loin. Jâai eu un entretien avec une sage-femme pour prĂ©parer la naissance. JâĂ©tais persuadĂ©e que ChloĂ© Ă©tait en siĂšge et que jâaurais une cĂ©sarienne. Mais cette coquine avait fait la pirouette juste avant le RDV et elle Ă©tait dans la bonne position. Nous avons pu Ă©voquer la cĂ©sarienne (car il y a un gros risque de seconde cĂ©sarienne aprĂšs une premiĂšre) mais aussi accouchement voie basse. Mon plus gros stress Ă©tait la garde dâHugo⊠comme je lâai dit, notre famille est loin et nous nâavions personne pour prendre le relais. Mes beaux-parents devaient arriver le 15.
Le 14, je ne me sens pas bien, jâappelle la maternitĂ© qui me conseille de venir le lendemain. Ma maman fait 2h de route pour venir nous aider. On va Ă la maternitĂ©, jâai Ă nouveau de la tension⊠A moi la joie de la protĂ©inurie des 24h (garder ses urines pendant 24h, dĂ©jĂ câest le bonheur⊠avec un gros bide câest trop la fiesta) mais je rentre Ă la maison⊠Mes beaux-parents arrivent le soir-mĂȘme et ma mĂšre reste pour la nuit. En me couchant je me dis que câest la nuit idĂ©ale pour accoucher.
Et dans la nuit, les contractions arrivent⊠de plus en plus rĂ©guliĂšres, je prends une douche mais elles ne passent pas⊠On se lĂšve, ma maman, en me voyant me dit que finalement elle va rester un peu plus⊠Nous partons pour la maternitĂ© avec notre voiture (et vive les serviettes pour protĂ©ger les siĂšges). Jâarrive Ă la maternitĂ©, je ne suis dilatĂ©e quâĂ 2 mais la douleur est intense⊠Je suis installĂ©e dans une chambre, les contractions sont fortes, mais pas dâĂ©volution du travail. Je suis suivie par une Ă©tudiante sage-femme trĂšs douce et sa tutrice (moins douce, mais lâĂ©tudiante a compris mon message, et sera la seule Ă mâexaminer)
Ai-je parcouru la moitié de la maternité en fauteuil roulant en robe et sans culotte ?
Il est trop tĂŽt pour la pĂ©ridurale, mais jâai trĂšs mal alors jâai une piqure de morphine⊠Et la je plane complĂštement, je somnole entre deux contractions et la douleur devient supportable. JusquâĂ ce que jâen sente une douleur plus forte et du liquide qui coule : jâai perdu les eaux⊠La sage-femme me rĂ©examine et je la vois se dĂ©composer⊠Je me dis soit câest la cata et câest la cĂ©sarienne en urgence, soit je vais accoucher tout de suite maintenantâŠ
Câest la deuxiĂšme option, je suis dilatĂ©e Ă 6 et il faut vite aller en salle de travail. Jâai eu droit Ă la course en fauteuil roulant, les cheveux au vent et tout et tout ! Et surtout une question qui reste en suspend⊠Elle vient de mâexaminer, je ne me souviens plus dâavoir remis ma culotte⊠ai-je parcouru la moitiĂ© de la maternitĂ© en fauteuil roulant en robe et sans culotte ??? MystĂšre.
On arrive dans la salle dâaccouchement, nouvel examen, je suis Ă dilatation complĂšte et la sage-femme mâannonce que je ne peux pas avoir de pĂ©ridurale⊠Je lui rĂ©ponds donc que je ne pousserais pas et que soit jâai une cĂ©sarienne, soit je rentre chez moi⊠Mon mari en rit encore. Bon jâai pas eu le choix, donc je mâinstalle sur la table⊠Jâai eu droit Ă du protoxyde dâazote (du gaz hilarant) pour la douleur, mais aprĂšs faut y aller⊠Un carambar pour le mari, histoire quâil ne tombe pas dans les pommes (jâĂ©tais trop jalouse, la seule Ă bosser et jây ai pas droit). Jâessaie de pousser sur le cotĂ© mais je nây arrive pas, alors on mâinstalle sur le dos⊠Je pousse, je pousse, je pousse et elle sort⊠Je nâai pas de souvenirs prĂ©cis de ce moment, mais mon mari a pris une photo⊠On peut y voir tout le soulagement et la fiertĂ© de cet instant⊠il est alors 14h54.
ChloĂ© est installĂ©e en peau Ă peau et la tĂ©tĂ©e dâaccueil juste aprĂšs les premiers soins et jâai aussi droit Ă un carambar. Je suis restĂ©e 3 jours Ă la maternitĂ© avant de rentrer. Jâai pu me lever tout de suite, aucune comparaison possible avec le premier accouchement.
Un retour à la maison et quelques réflexions sur les 2 accouchements
Je crois quâon peut toutes ĂȘtres fiĂšres de nos accouchements
Jâai Ă©tĂ© aussi suivie par la sage-femme au retour. Elle ne mâavait pas vue pendant la grossesse mais Ă©tait impressionnĂ©e par la comparaison entre mes deux Ă©tats post-grossesse⊠Cette fois aussi peu de visites, juste ma maman et bien sur HugoâŠ
Dâailleurs pour toutes les futures maman de deuxiĂšme enfant : jâai eu une impression trĂšs particuliĂšre en retrouvant Hugo, que jâavais pourtant laissĂ© le matin mĂȘme. Jâavais laissĂ© un bĂ©bĂ© et je retrouvais un grand garçon⊠câĂ©tait trĂšs particulier.
La rencontre Ă©tait trĂšs Ă©mouvante, dĂ©jĂ en visio depuis la salle de naissance : Hugo a vu sa sĆur et a dit câest ChloĂ© avant mĂȘme que nous lui expliquions. Et ensuite le soir, il a pu lui faire des cĂąlins et la prendre dans ses bras (puis la jeter sur le cotĂ© pour aller jouerâŠ). Cette fois, le papa nâa pas pu rester avec moi Ă la maternitĂ© pour rester avec Hugo. Mais comme jâĂ©tais en pleine forme, ça ne mâa pas gĂȘnĂ©e.
Mes deux accouchement sont diamĂ©tralement opposĂ©s⊠La naissance dâHugo a Ă©tĂ© un traumatisme et jâai mis du temps Ă mâen remettre. La naissance de ChloĂ© est une fierté⊠Jâai peu de confiance en moi, je suis une chochotte⊠Alors pouvoir accoucher par voie basse et lire sans anesthĂ©sie sur le compte-rendu ca me rend fiĂšre⊠(mĂȘme si avec le recul, câĂ©tait certainement trĂšs imprudent de la part de lâĂ©quipeâŠÂ AprĂšs une cĂ©sarienne, lâutĂ©rus est fragilisĂ© et la pĂ©ridurale quasi obligatoire en cas de complication. Note de lâauteureâŻ: DĂ©couvrez lâhistoire de Flora qui a Ă©galement connu un premier accouchement par cĂ©sarienne puis son deuxiĂšme accouchement par voies bassesâŻ!)
Cependant, je ne veux pas voir la naissance de ChloĂ© comme une rĂ©paration de celle dâHugo⊠Il nây a rien Ă rĂ©parer, Hugo nâest pas une erreur, et ChloĂ© nâest pas un pansement⊠Ils ont des histoires diffĂ©rentes câest tout. Et les annĂ©es passant je me dis que je peux ĂȘtre fiĂšre des deux : dâavoir connu lâaccouchement « naturel » pour ChloĂ© mais aussi dâavoir surmontĂ© la naissance chaotique dâHugo.
Au final je crois quâon peut toutes ĂȘtres fiĂšres de nos accouchements, cĂ©sarienne ou pas, pĂ©ridurale ou pas⊠On a mis au monde un petit ĂȘtre humain !
Lâallaitement maternel, quand 1 maman veut VRAIMENT tenter lâaventure
Je ne concevais ma maternitĂ© quâen allaitant
Dans les premiers jours, pour chacun des enfants, mĂȘme sâils Ă©taient tous les deux en bonne santĂ©, tout a Ă©tĂ© diffĂ©rent.
Pour Hugo, je voulais vraiment vraiment vraiment allaiter (je ne sais pas pourquoi, pour moi câĂ©tait super important)⊠Mais entre lâhĂ©morragie et le fait dâavoir Ă©tĂ© sĂ©parĂ©, câĂ©tait trĂšs dur⊠Mon mari a louĂ© un tire-lait pour mâaider Ă la montĂ©e de lait, certaines sages-femmes ont passĂ© des heures Ă mâaider (dâautres pas du tout)⊠Une conseillĂšre en lactation est venue mâaider (pour le coup elle parlait trop, et mâa pas aidĂ© plus que caâŠ). Au vu de mon Ă©tat, une psychologue est aussi venue pour me soutenir. Au bout de 10 jours, quand nous sommes sortis, jâallaitais toujours mais jâai vite arrĂȘtĂ© car ca devenait trop compliquĂ© pour tout le monde. Je me suis vite aperçue quâil rĂ©gurgitait et aprĂšs avis de la pĂ©diatre, nous avons changĂ© de lait et tout est rentrĂ© dans lâordre.
Le fait dâavoir eu une cĂ©sarienne, que lâallaitement ne fonctionne pas a Ă©tĂ© trĂšs dur Ă vivre pour moi⊠jâĂ©tais trĂšs déçue, pour moi je nâallais pas ĂȘtre une bonne maman (attention, je ne veux pas dire quâune maman qui donne le biberon est une mauvaise maman, mais je ne concevais ma maternitĂ© quâen allaitant).
Cela a pris beaucoup, beaucoup de temps Ă remonter la pente. Jâai une fois de plus Ă©tĂ© trĂšs aidĂ©e par ma sage-femme. A cette pĂ©riode elle avait plusieurs jeunes mamans qui nâallaient pas trĂšs bien. Elle a organisĂ© gratuitement des sĂ©ances de parole et dâĂ©changes ou nous nous retrouvions dans son cabinet autour dâun cafĂ© pour échanger sur nos vies de jeunes mamans. Cela mâa fait un bien fou⊠Elle Ă©tait trĂšs dĂ©culpabilisante, malgrĂ© nos conceptions diffĂ©rentes de nos envies de jeunes mamans : tu veux rester tout le temps avec ton bĂ©bĂ©Â : fais-le, vous en avez besoin. Tu as besoin de laisser ton bĂ©bĂ© une nuit pour dormir ? Fais-le vous en avez besoin⊠Elle avait mis le doigt sur lâessentiel, il faut faire ce dont on a besoin, Ă©couter la petite voix au fond de nous qui nous dit ce qui est bon pour notre famille⊠Je mâen sers encore au quotidien dans mon travail.
Mon mari me disait que je bossais avec des jeunes enfants et que je devais savoir
Ce qui nâa pas Ă©tĂ© simple non plus avec ce premier bĂ©bĂ©, câest quâil nâest pas livrĂ© avec le mode dâemploi⊠Câest Ă nous de « deviner » ce dont il a besoin, de dĂ©couvrir avec lui son rythme, ses besoins⊠Mon mari me disait que je bossais avec des jeunes enfants et que je devais savoir⊠Sauf que pour le coup, Ă la crĂšche, les parents nous confient lâenfant avec le mode dâemploi (rythme des repas, signes de fatigueâŠ)
Pour ChloĂ©, tout a Ă©tĂ© diffĂ©rent⊠Pour deux raisons : dĂ©jĂ quand lâaccouchement se passe bien, ca simplifie beaucoup de choses et en plus câĂ©tait la deuxiĂšme⊠et ce qui compte câest pas tellement de faire comme le premier mais plutĂŽt de savoir au fond de nous que lâon va y arriver (mĂȘme si effectivement, donner un bain Ă un deuxiĂšme bĂ©bĂ© câest plus facile parce quâon a dĂ©jĂ faitâŠ). Je souhaitais elle aussi lâallaiter, elle a pu faire la tĂ©tĂ©e de bienvenue et lâallaitement sâest ensuite mis en place Ă la maternité⊠Il a durĂ© 3 ans, je ne voulais pas brusquer lâarrĂȘt et elle a toujours refusĂ© tous les laitages, jâavais donc peur des carences (finalement, on a étĂ© sauvĂ©s par le lait dans les cĂ©rĂ©ales Ă la crĂšche).
Un post-partum non anticipé pour le vivre au jour le jour
Câest elle aussi qui mâa diagnostiquĂ© une bartholinite
Pour le post-partum, je ne mâĂ©tais pas renseignĂ©e plus que ça⊠Certaines collĂšgues mâavaient parlĂ© de leurs accouchements plus ou moins difficiles mais je pense que je voulais attendre de voir ce quâil allait se passer sans trop anticiper.
La sage-femme qui me suivait Ă domicile est venue le temps nĂ©cessaire : et surveillait ma cicatrice de cĂ©sarienne ou de dĂ©chirure, examinait les enfants⊠Elle a pu aussi me guider dans lâallaitement et passer des messages Ă ma belle-mĂšre quand elle Ă©tait là ⊠Câest elle aussi qui mâa diagnostiquĂ© une bartholinite (câest une infection des glandes qui sĂ©crĂštent la cyprine). Elle a surveillĂ© pour voir si une opĂ©ration serait nĂ©cessaire, par chance câest passĂ© toute seule. Mon mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste est aussi passĂ© Ă la maison pour surveiller ma tension qui Ă©tait toujours trop haute aprĂšs lâaccouchement.
Jâai ensuite fait Ă chaque fois la rĂ©Ă©ducation du pĂ©rinĂ©e et la rĂ©Ă©ducation abdo avec ma sage-femme. Elle propose de la gymnastique hypopressive et un travail avec une bĂ»che. Tu montes sur la bĂ»che et le travail dâĂ©quilibre te fait travailler le pĂ©rinĂ©e. Jâai trouvĂ© ça chouette parce que jâĂ©tais habillĂ©e, mon bĂ©bĂ©Â Ă©tait Ă Â cotĂ© de moi sur un tapis (ou Ă faire des cĂąlins Ă la sage femmeâŠ), et pas besoin de le faire garder.
AprĂšs les accouchements, la reprise du quotidien diffĂ©rent dâavantâŻ!
Chacun son espace, pas de confusion entre la maman et la professionnelle.
Jâai repris le travail Ă 4 mois et demi pour les deux enfants. Je nâai pas eu de mal Ă trouver un mode de garde, lâavantage de travailler en crĂšche câest que je connaissais les modes de garde proposĂ©s ainsi que les dĂ©marches Ă effectuer. Aucun des deux nâa Ă©tĂ© accueilli dans ma structure, câest une demande de mon service, et jâai prĂ©fĂ©ré⊠Chacun son espace, pas de confusion entre la maman et la professionnelle.
Hugo est allĂ© dans une crĂšche familiale : ce sont des assistantes maternelles qui sont rĂ©munĂ©rĂ©es par la mairie. Chacune travaille Ă Â son domicile mais elles se retrouvent sur des matinĂ©es dans une crĂšche pour elles (parfois elles se retrouvent dans une crĂšche classique). Un relais est proposĂ© en cas dâabsence de lâassistante maternelle. Jâaimais beaucoup ce mode de garde mĂȘme si Hugo a étĂ© accueilli chez 4 assistantes maternelles suite Ă leurs dĂ©parts successifs. On ne peut pas choisir son assistante maternelle, mais on sait quâun suivi est proposĂ© par le directeur de la crĂšche familiale.
La reprise du travail sâest bien passĂ©e, mais rien nâest plus comme avantâŠ
Pour ChloĂ©, il nây avait pas de places dans cette structure, elle est allĂ©e dans une crĂšche classique. Tout sâest aussi bien passĂ© pour elle, mĂȘme sâil y a parfois les dĂ©sagrĂ©ments de la collectivitĂ© (griffures, repas quâelle ne mange pasâŠ). La sĂ©paration nâa pas Ă©tĂ© facile, heureusement nous avions prĂ©vu des adaptations sur deux semaines pour sâhabituer doucementâŠÂ (et pour ChloĂ©, jâavais la chance de connaĂźtre sa rĂ©fĂ©rente pour avoir dĂ©jĂ travaillĂ© avec elle).
La reprise du travail sâest bien passĂ©e, mais rien nâest plus comme avant⊠Il faut organiser les horaires, savoir qui va chercher les enfants⊠Et quand on rentre, on se pose plus sur le canapĂ©, il faut donner le bain, jouer, donner Ă manger, cĂąliner⊠Mais en retour on a les plus beaux sourires du monde.
Pour ChloĂ©, jâai du aussi organiser la poursuite de lâallaitement et le tirage de mon lait. Je nâai pas trouvĂ© cela si compliquĂ©Â : je tirais mon lait le matin en dĂ©jeunant et le midi aprĂšs avoir mangĂ©. Avec mon mari nous avons fait le choix pendant leurs premiĂšres annĂ©es de ne travailler que 4 jours par semaine chacun : il ne travaillait pas le vendredi et moi pas le lundi puis pas le mercredi. Les enfants ont donc eu une journĂ©e avec chacun de nous. Depuis les 2 ans de ChloĂ© mon mari travaille tous les jours mais moi je continue Ă rester avec eux le mercredi.
Et maintenant quâils sont tous les deux Ă lâĂ©cole, le quotidien change encore : un seul endroit pour les dĂ©poser, mais les devoirs le soir qui arrivent⊠Et surtout plus de bĂ©bĂ© Ă la maison mais des enfants avec leurs disputes quotidiennes mais aussi leurs cĂąlins et leur je tâaime : Ă nous bien sur mais aussi entre eux et ca câest ce qui me fait fondre
Merci Laurie pour ton expĂ©rience, tu es prĂ©cieuse, prend soin de toi, dâHugo et de ChloĂ© <3