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Bulle de maman

Lilie & Oren : une maman primipare très curieuse

Lilie & Oren : une maman primipare très curieuse
Publié le

Lilie est maman depuis quelques mois de Oren, son fils. C’est son premier enfant, Lilie est donc une primipare. Pendant les 9 mois qui ont précédés la venue au monde d’Oren, elle s’est beaucoup intéressée à la grossesse, accouchement et post partum afin d’avoir le plus d’informations possibles. Podcast, livres, youtube, émissions, instagram, Lilie a tout dévoré sans regret ! Elle nous livre son expérience inspirante, l’aventure de sa vie ! Bonne lecture…

Qui es-tu ?

Prénom : Lilie
Age actuel : 29 ans
Prénom de mon enfant : Oren
Son âge actuel : 5 mois

Le papa d’Oren a accepté de nous livrer son expérience, à travers son témoignage découvrez comment il a vécu son début de paternité auprès de Lilie !

Tomber enceinte naturellement, avec patience

On verra bien ce que la vie nous réserve

"J’ai voulu arrêter la pilule surtout parce que j’avais tendance à l’oublier régulièrement et souhaitais stopper la prise d’hormone, pour plus de naturel. Être maman, et encore plus être enceinte n’a jamais fait partie de mes envies les plus folles. Au contraire cela me faisait extrêmement peur… Contrairement à mon conjoint qui en avait envie depuis longtemps. 

Un soir je me suis dit que de toutes façons, je ne serai jamais prête, nous avions déjà beaucoup voyagé, profité à fond des sorties, concerts, des amis, etc. Si cela devait diminuer demain je ne serai pas frustrée. Nous avons donc décidé de ne prendre aucun contraceptif et de remettre notre sort au destin. Je me suis alors dit "on verra bien ce que la vie nous réserve !". 

Pendant 6 mois je n’ai pas eu mes règles après l’arrêt de la pilule. Bien que cela soit pratique j’en ai quand même parlé à ma gynécologue car je souhaitais m’assurer que cela ne signifiait pas un problème de santé. Elle m’a prescrit un médicament qui permet de déclencher une fois les règles, pour donner un coup de pouce au corps et lui permettre de fonctionner correctement. Mes règles sont revenues et 3 mois plus tard j’étais enceinte. 

Je n’étais pas inquiète de voir les mois défiler car je n’étais pas spécialement prête. J’ai donc mis 9 mois à tomber enceinte. Je trouve la symbolique jolie, 9 mois pour que naisse dans mon esprit l’envie et que mon corps soit prêt à accueillir la vie, cette nouvelle vie à 3.  

Une envie CONSTANTE d’aller aux toilettes

J’ai fait un premier test de grossesse suite à l’arrêt de mes règles. Le test était négatif, j’ai donc pensé que de nouveau mon corps retournait dans ce cycle sans règles.

J’ai su par la suite que ce premier test avait été négatif car ma période d’ovulation avait été décalée. Au moment de faire le test je n’étais pas à 2 semaines de grossesse (temps normal pour que le taux d’hormones soit détecté), mais j’étais seulement à 3 jours !

Au fur à mesure des jours qui passaient, je voyais d’autres symptômes comme une envie CONSTANTE d’aller aux toilettes, les seins tendus et un peu plus gonflés mais j’ai attendu d’avoir un nouveau mois sans règles avant de faire le test pour être sûr.

Quand j’ai vu les 2 barres, je n’ai pas compris, j’ai buggé 20 min dans les toilettes à relire 30 fois la définition pourtant simple "2 barres = enceinte". Je ne pouvais pas y croire, j’aurais voulu faire d’autres tests pour confirmer cette information qui me semblait irréelle. Je m’étais dit que le jour où cela arriverait, je fabriquerai une petite peluche que j’offrirai à mon mari pour lui annoncer, mais impossible car nous étions chez un ami en vacances. Je suis sortie, j’ai retrouvé mon mari et lui ai dit "On t’aime", il a compris de suite !

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Il n’a pas 2 semaines mais déjà 6 semaines !

Dès que nous sommes revenus chez nous, j’ai demandé à faire une prise de sang et une échographie de datation. J’avais besoin de concrétiser cela. L’échographiste n’a pas autorisé mon mari à venir dans la salle avec moi, nous n’avons pas compris pourquoi.

Dès le début de l’examen l’échographiste me dit qu’on le voit déjà bien et qu’on entend son cœur. Je découvre alors qu’il ne ressemble pas à un petit pois mais déjà à un bébé, et qu’il n’a pas 2 semaines mais déjà 6 semaines et un cœur qui bat très fort ! Je suis sous le choc, et extrêmement déçue de ne pas avoir pu vivre ce moment avec la papa…

Je n’ai pas voulu en parler à beaucoup de monde car je n’arrivais tellement pas à y croire, je me disais qu’à tout moment je pouvais le perdre. Les fausses couches étant si répandues, je ne voyais pas pourquoi nous aurions la chance, nous, de ne pas en vivre. Malgré toutes ces pensées je m’efforçais d’envoyer des ondes positives à ce petit chou

J’ai annoncé à toute la famille, les amis et au travail après la première échographie officielle, en leur offrant une petite grue/cigogne en origami, qui tenait dans son bec un message "bébé en court de livraison". Je n’étais pas rassurée de le dire, je n’y croyais toujours pas et pensais qu’à tout moment cela pouvait s’arrêter. 

Personne ne s’y attendait, ils étaient ravis pour nous. Même mes responsables (2 femmes) ont été très contentes, et attentionnés envers moi. 

Une grossesse quasi parfaite !

 Nous avons même pu partir en voyage au Japon

J’ai eu la chance d’avoir une grossesse quasi parfaite. J’avais de très légères nausées mais rien d’embêtant. J’ai gardé mon appétit, je n’avais pas d’odorat décuplé, maux de dos raisonnables, je n’ai pas ralenti mon rythme de vie et nous avons même pu partir en voyage au Japon. Cela a sûrement participé à ce que je n’arrive pas à réaliser que j’étais enceinte 

J’étais par contre très fatiguée, envie de dormir du début, jusqu’à la fin de la grossesse. Je n’ai pas connu le regain d’énergie du fameux 2eme trimestre ! 

Niveau émotionnel, pendant le premier trimestre j’étais facilement énervée, en colère contre tout et très vite. Le second trimestre était normal. Et le troisième trimestre j’étais très émotive, je pleurais sans même savoir pourquoi, les larmes coulaient sans s’arrêter… 

J’ai pris 10kg au total, et tout dans le ventre, OUF ! Le papa avait très peur de la couvade et a redoublé d’effort au sport et fait attention à ce qu’il mangeait !

La santé du bébé dépend de nous

Je suis non fumeuse donc aucun soucis de ce côté là. Niveau alcool je ne suis pas une grande consommatrice donc aucune frustration non plus

Je n’étais pas immunisée contre la toxoplasmose donc j’ai fait très attention et n’ai jamais fait de petites dérives. C’est un lourd poids qui est sur nos épaules, la santé du bébé dépend de nous donc je ne voulais prendre aucun risque. Pourtant j’avais très envie de saucisson et jambon serrano quand je les voyais sous mon nez !

Mon mari a d’ailleurs tenu à avoir le même régime alimentaire que moi, pour me soutenir. Un geste adorable de sa part et je tiens à dire qu’à aucun moment je ne l’ai forcé !

Un kit de produit que je jugeais "essentiel" bio, made in France, sans huile essentielle

Dès que j’ai su que j’étais enceinte j’ai acheté un kit de produits que je jugeais "essentiel" bio, made in France, sans huile essentielle : shampoing, savon, mascara, bb crème, crayon noir et un rouge à lèvres.

J’ai supprimé tout le reste de ma routine. Et quand je le pouvais, j’essayais même de limiter le maquillage bio, pour un maximum de naturel. 

Niveau déodorant, j’utilisais déjà une pierre d’alun. Pour le corps je m’hydratais déjà avec de l’huile de coco bio ou huile d’amande douce bio

J’ai d’ailleurs mis ces huiles tous les soirs sur mon ventre, cuisses et seins dès le 2eme mois pour éviter les vergetures. Je n’en ai eu aucune : huiles miraculeuses ou chance ? That is the question ! 

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La préparation à l’accouchement mise à l’honneur

Y voir plus clair sur le projet de naissance que je souhaitais

Ma gynécologue m’avait conseillé de prendre les compléments Gestarelle (qui contiennent toutes les vitamines, fer magnésium et iode), j’ai donc suivi sa recommandation. 

J’ai eu des cours obligatoires sur l’accouchement, les instruments, le retour à la maison, ainsi que 3 cours d’accu pression. Mon mari m’a accompagné à chaque séance. C’était important que nous soyons ensemble à suivre ces séances.

J’ai fait 3 séances de relaxation /sophrologie. Sur le moment j’étais détendue mais n’arrivais pas à le mettre en pratique chez moi une fois seule. 

J’ai lu un livre sur le yoga prénatal et pratiquer un peu avec des vidéos YouTube mais pas assez pratiqué pour que cela ait un réel effet. 

J’ai fait également un peu d’assouplissement du périnée mais un peu tard je pense. 

J’ai regardé sur YouTube beaucoup de passages de l’émission des Maternelles (France 5). 

J’ai fait quelques séances d’ostéopathie, shiatsu et massages pour me libérer de tensions que j’avais. 

Ce qui m’a énormément aidé c’est tous les podcasts "Bliss" qu’une amie m’a conseillé et que j’ai dévoré, pour avoir un retour d’expérience sur la grossesse de nombreuses femmes, toutes différentes. 

Cela m’a permis d’apprendre et connaître plein de cas que je n’aurais pas soupçonné possible, d’y voir plus clair sur le projet de naissance que je souhaitais, de pouvoir gagner en expérience grâce à celles des autres, de se rassurer et se dire qu’on n’est pas seule à vivre ça, à penser ça etc. Bien que ces podcast n’abordent pas toujours des sujets faciles, chaque maman a un message positif à transmettre à la fin.

Ces podcast ne m’ont pas angoissé, au contraire je me suis dit que si cela devait arriver je ne serai pas surprise.

Une fois enceinte ce n’était plus important pour moi

Avant de tomber enceinte je m’étais toujours dis que je voudrais savoir le sexe du bébé, que je ne pourrais pas attendre. Je m’étais également dit que je voulais absolument une fille, au moins ça je connaissais, je pouvais me projeter. 

Finalement une fois enceinte ce n’était plus important pour moi, fille ou garçon peu importe, je voulais juste qu’il aille bien et me voyais bien garder la surprise du sexe. Sûrement car, au fond de moi j’avais déjà ma petite idée sur la question… Mais on a toujours une chance sur 2 !

C’était, par contre, important pour le papa de savoir donc nous avons demandé. 

La grossesse peut être un moment assez flou pour le père, cela leur permet, je pense, de se projeter et les aider eux aussi à réaliser ce qui est en train de se passer. 

L’aventure commence !

Je lui avait notamment interdit de me poser la question "ça va ?"

J’ai commencé à avoir des douleurs dans le bas du ventre le dimanche, jusqu’au mercredi, comme des douleurs de règles.

Etant à une semaine de mon terme j’étais assez vigilante au moindre signe. Mercredi vers 18h les contractions ont commencé. Elles faisaient mal, coupaient le souffle mais restaient supportables et grâce à une application que j’avais téléchargé, je savais qu’elles n’étaient pas assez rapprochées pour partir à la maternité. 

J’avais briefé mon mari sur ce qu’il pourrait faire le jour J pour me soulager, me soutenir physiquement et psychologiquement. Nous avions fait des exercices ensembles et je lui avais également imprimé des mémos au cas où dans la panique on oublierait.  Je lui avait notamment interdit de me poser la question "ça va ?" 

C’était important pour moi que nous vivions cela à 2, le père à toute sa place ce jour-ci.

Nous avons également regardé Shrek 1 et 2 cette nuit

Nous avons marché toute la nuit dans l’appartement, fait du ballon, fait des massages, fait de la visualisation, fait le tour du pâté de maison à 2h du matin par -2 degrés, fait des aller-retour dans les escaliers de notre immeuble, me suis étirée le dos en me soutenant à mon mari, énormément soufflé à chaque contraction, dansé, pris un bain et répété cela tant que c’était possible. Nous avons également regardé Shrek 1 et 2 cette nuit pour nous tenir éveillés.

Bien que les contractions aient été plus régulières, je n’ai pas voulu partir à la maternité car je sais que pour un premier enfant le travail dure en moyenne 10 à 12h. Le but était de passer un maximum de temps à la maison, dans un environnement calme et agréable. 

Je savais que le travail n’était pas assez avancé car je n’ai pas beaucoup senti les contractions monter en intensité. Nous sommes quand même partis à la maternité vers 9h jeudi pour qu’ils nous disent où en était le travail. 

Pour cela il faut faire un monitoring et rester allongé pendant 40min. Autant j’arrivais à gérer la douleur des contactions en étant en action mais en restant allongée, c’était vraiment très dur. Suite à cela on m’annonce que je suis à peine à 2cm d’ouverture et mon col pas du tout effacé. 

J’ai le sentiment d’avoir passé une nuit blanche pour rien… 

On me propose de marcher pendant 2h puis de revenir voir si cela évolue. 2h après je suis à peine à 2,5cm… 

Je rentre à l’appartement pour continuer le travail, continuer de marcher, faire des aller retour dans les escaliers, m’étirer le dos en me suspendant à mon mari, etc. 

Les femmes ont une telle force

J’ai eu des témoignages de femmes de ma famille ayant accouché sans péridurale, dont celui de ma belle-soeur et j’ai trouvé ça incroyable. De se dire que notre corps est fait pour, que les femmes ont une telle force. Je me suis renseignée et on peut lire que la péridurale ralentirait le travail comme la femme reste inactive, que la position allongée n’est pas optimale car la gravité ne peut pas aider. Durant l’accouchement le bébé ressent également les contractions et c’est une épreuve pour lui également. Je souhaitais lui éviter d’endurer cela trop longtemps. Je me disais également que si j’arrivais à aller jusqu’au bout cela me donnerait une confiance en moi quant à ma capacité à gérer cette future nouvelle vie à 3 qui me faisait un peu peur.

Vers 19h jeudi, on retourne à la maternité, on gare la voiture à l’extérieur de l’hôpital, je souhaite marcher (avec arrêt à chaque contraction bien sûr…) pour continuer à accélérer le travail. On m’annonce que je suis à 2cm et le col pas du tout effacé. OK donc j’avais presque reculé par rapport à ce matin… Le moral n’est pas au beau fixe. Je m’étonne que cela fasse déjà plus de 24h de travail alors que normalement c’est autour de 12h. On me dit que ce n’était pas assez régulier pour être considéré comme "le travail" car parfois c’est toutes les 5 min, puis une fois 10 min, puis 7 min, puis 5… Ce n’était que le "pré-travail" ! Je n’en avais jamais entendu parler…

Chaque contraction me rapproche de mon bébé

Il est maintenant 22h, le travail commence, on reboost le moral et on continue de marcher, j’ai les articulations en feu…  la salle nature est disponible et on me laisse l’occuper comme je souhaite un accouchement physiologique. J’ai accès au ballon, au grand lit, aux lianes et au bain. 

Le bain est agréable entre chaque contraction et permet de relâcher mes muscles pendant 5min, voir de tomber de fatigue entre 2. Mais dès qu’une contraction arrive, les mouvements sont limités dans le bain. Je trouve l’eau pas assez chaude mais on ne peut pas régler la température. 

J’use un maximum les lianes, j’attrape le plus haut possible, me suspend, et balance mon bassin. Alex me sert également d’appui, me masse, m’encourage, met la playlist préparée pour avoir une ambiance plus agréable ou un livre audio.  

Je perds enfin un peu du sang, c’est bon signe : le travail avance. Je me répète que chaque contraction me rapproche de mon bébé, je lui parle, je lui dis qu’il est fort, qu’on va bientôt se retrouver. 

Cela fait 9h que je suis désormais en travail, je demande une énième vérification et on m’annonce que je suis à presque 4 cm mais le col toujours pas effacé. 

A partir du moment où la péridurale est posée nous dormons

Je dois me rendre à l’évidence cela prendra plus de temps que prévu, j’ai l’impression de souffrir pour rien car cela n’avance pas malgré mes efforts, je n’ai pas dormi depuis 48h, je suis épuisée. Je demande la péridurale car je vais avoir besoin de force pour la poussée.

J’ai été surprise par la péridurale, je ne savais pas qu’ils donnaient une décharge pour vérifier qu’elle est bien posée. Plus de peur que de mal.

A partir du moment où la péridurale est posée nous dormons 2h : moi sur le lit et Alexandre sur le fauteuil dans la salle et sa tête reposant sur le lit. Je finis par me réveiller car j’ai comme un très gros point de côté sur la gauche du ventre. Au début je ne souhaite pas augmenter la dose de la péridurale car je souhaite sentir le moment où le bébé descendra, pour pouvoir pousser correctement. Après un nouveau contrôle, et une dose d’ocytocine pour aider à accélérer le travail, je finis par mettre une dose de péridurale car j’ai bien compris que ce n’était pas encore pour tout de suite.

Les heures passent, l’équipe de jour fait place de nouveau à l’équipe de nuit. Je retrouve la sage-femme de jeudi soir qui me dit : "vous êtes encore là?", je réponds : "oui je vous attendais pour accoucher !"

Cette sage-femme me met sur le côté gauche pour aider le liquide à mieux se répartir et ma douleur disparaît enfin et me permet de re-dormir 30min.

Bonne surprise c’est plutôt "intime" et le personnel est adorable

A 23h c’est enfin l’heure de pousser, on m’explique comment faire, cela est bien différent de ce que nous avons vu en cours. Je demande leur recommandation pour la position : être sur le côté comme les anglais ou les 2 pieds dans l’étrillé ? On me conseille pour que cela aille plus vite la position avec les pieds dans l’étrillé.

Il n’y a dans la salle que la sage-femme, une infirmière et mon mari. Bonne surprise c’est plutôt "intime" et le personnel est adorable et m’encourage pendant les 40 min de poussées ! J’arrive à savoir quand une contraction arrive mais ne sens rien d’autre.

Les cheveux de bébé pointent enfin le bout de leur nez. On nous propose de les toucher. Personnellement j’ai peur de lui faire mal, de me rendre compte que c’était encore loin d’être fini… le papa lui ose. Avec le recul j’aurais du également le toucher, pour l’encourager et le rassurer.

Encore plusieurs poussées et enfin Oren sort, pousse un léger cri, la sage-femme le donne au papa qui me le montre. Je voulais faire de suite le peau à peau et la tétée d’accueil mais on nous informe qu’il doit être aspiré et nettoyé car la descente ayant été longue et stressante pour lui, il a commencé à sortir le méconium.

Ils le posent ensuite en couveuse pour l’aider à reprendre des forces rapidement, je n’aurais donc pas le peau à peau.

Oren mesure 48 cm et pèse 3,220 kilos. L’accouchement aura duré 25h, dont 40 min de poussée. L’euphorie de ce moment dépasse la fatigue et nous ne dormons pas de suite.

Après l’accouchement, le repos mais également quelques inquiétudes

Une mention particulière pour les cadeaux de seconde main

Je suis restée 4 jours à la maternité dans la chambre. Le personnel a été très gentil et n’ont même rien dit au fait que le papa reste dormir avec moi le soir. Ils savaient tous que notre bébé était en néonat. C’est surement pour cela qu’ils ont été compréhensifs.

 Nous avions accepté les visites de la famille proche pour éviter trop de monde et de fatigue.

Nous n’avions pas donné d’instructions, à part de ne pas être malade. Comme j’ai accouché un vendredi soir c’était pratique à la base pour que la famille puisse venir le weekend nous voir.

Nous avons eu beaucoup de cadeaux lors de la babyshower. Tous les cadeaux nous ont touchés et ont été utiles, avec une mention particulière pour les cadeaux de seconde main (que nous avions demandé  pour des raisons d’impact écologique) ou fait mains (pour le côté sentimental). Un des cadeaux qui m’a été très utile est un livre : le manuel illustré de l’allaitement.

Nous avions fait une liste de naissance et bien que cela ne soit pas toujours suivi je trouve cela bien pour limiter les cadeaux en double ou triple.

 Durant tout son premier mois nous avons eu des visites ou sommes allés voir des gens tous les jours. C’était à la fois un bonheur de présenter Oren à tout le monde et à la fois très fatiguant. 

Comme nous avons ensuite été confinés, je ne regrette pas ! 

Oren avait des marqueurs infections (CRP) très  élevés

Au moment où mes parents sont arrivés dans la chambre une infirmière a demandé à tout le monde de sortir pour parler uniquement aux parents.

Elle nous a annoncé qu’Oren avait des marqueurs infections (CRP) très  élevés et devait dès maintenant être transmis dans le service de néonatalogie pour être traité aux antibiotiques.

Cela a été un coup de massue car je voyais un petit garçon en pleine santé, je ne comprenais pas si nous pouvions aller le voir, comment j’allais faire pour l’allaiter, j’étais perdue.

En y repensant cette infirmière aurait pu être moins pessimiste au moment de l’annonce, il n’y avait pas de mot d’espoir, d’encouragement et son visage était très fermé. Surement pour ne pas donner de faux espoir comme elle n’est pas au courant de tout le dossier mais c’était dur.

Comme c’est un hôpital de niveau 2, le service néonat était dans la même maternité, à l’étage inférieur.

Quand nous l’avons retrouvé dans sa chambre en néonat, il était juste en couche, sous lampe chauffante pour réguler sa température, avec des câbles branchés sur son petit corps pour le monitoring, pour contrôler sa température et un cathéter pour lui injecter les antibios. Je n’ai pas pu retenir mes larmes de le voir comme ça et la savoir loin de nous. Les infirmières nous ont dit de bien lui expliquer pourquoi je pleurais, que ce n’était pas sa faute.

C’était dur et culpabilisant de la laisser la-bas pour la nuit, sans nous

Nous avons pu aller le voir dès que nous le voulions, à toute heure du jour ou de la nuit. Autant de fois que nécessaire et aussi longtemps que nous le souhaitions pour les parents. Par contre les visites de la famille étaient autorisées uniquement le mardi ou jeudi, pour 2 personnes maximum.

Toutes les infirmières en néonat ont été adorables, rassurantes sur son état, à nous donner confiance jour après jour, d’une patience infinie avec les enfants et aussi les parents.

Le soin du cordon qui me repoussait au début est finalement devenu très vite naturel.

A ma sortie de la maternité nous avons pu dormir dans la chambre d’Oren, sur une chauffeuse. Nous voulions rester avec lui au maximum mais les infirmières nous ont convaincus de rentrer chez nous pour les autres nuits afin de vraiment se reposer et être en forme à son retour à l’appartement. C’était dur et culpabilisant de la laisser la-bas pour la nuit, sans nous.

 Il est resté 7 jours dans ce service avant que nous puissions enfin rentrer tous les 3 chez nous.

Allaitement et post partum : comment appréhender ?

L’allaitement était certes naturel mais loin d’être inné

Pour l’allaitement, nous en avions discuté avec mon mari. Lui était pour l’allaitement qu’il jugeait naturel. J’étais également en phase avec lui mais j’avais peur d’avoir mal comme je suis très sensible à ce niveau là, et le fait de ne pas savoir combien le bébé boit, m’interpellait. Après m’être renseignée et en avoir discuté avec ma belle-soeur, j’ai décidé de me lancer dans cette aventure. J’avais bien compris que l’allaitement était certes naturel mais loin d’être inné. J’ai donc voulu me blinder :  j’ai assisté à 2 réunions données par la maternité, écouté des podcasts et lu un livre dessus (Le manuel très illustré de l’allaitement).

La première tétée n’était pas facile malgré les différentes positions testées car Oren n’ouvrait pas grand la bouche et il avait mal au crâne à cause du temps passé dans le bassin. Je leur ai demandé s’il n’avait pas un frein de langue, on m’a dit que non. Grâce à l’aide de la sage-femme il a quand même réussi à boire un peu. Les 10 premières secondes étaient douloureuses, comme des pics mais j’étais préparée et savais que cela ne durerait pas.

Le second jour, la maternité a mis à disposition dans ma chambre un tire-lait car je ne pouvais pas être avec lui à chaque tétée : je devais remonter dans ma chambre pour ma  toilette, les repas, les soins post partum et pour les visites des infirmières. De plus il avait du mal à prendre le sein donc pour stimuler ma montée de lait je devais au minimum, toutes les 3h, tirer mon lait. Les premiers jours, on ne tire pas grand chose, voir rien, mais c’est important de garder en tête que cela permet de stimuler, ce n’est pas du temps de perdu. C’était important de lui donner un maximum de lait maternel pour l’aider à combattre son infection. Malgré tout il a du être complété au lait maternisé car je n’avais pas assez de quantité.

 Une fois à la maison, le papa est resté avec nous 3 semaines car il a posé des congés payés à la suite de son congé paternité. Il m’aidait à m’installer pour l’allaiter et restait avec nous, il allait le reposer dans sa chambre pour le dodo durant son congé.

L’allaitement s’est bien passé pendant 3 mois. Il demandait souvent le sein, cela durait presque 40 min à chaque tétée. Parfois on a envie d’arrêter pour pouvoir faire autre chose de notre journée, mais quand il plonge son regard dans le notre tu peux que craquer et dire "j’arrêterais jamais de t’allaiter mon amour car c’est ce qu’il y a de meilleur pour toi " et ce moment se transforme également en moment câlin.

Beaucoup de signes que je savais anormaux

Avant ses 3 mois j’ai pris un rendez-vous visio (à cause du confinement) avec une conseillère en lactation car je trouvais qu’il s’énervait de plus en plus au sein ou s’endormait au contraire très vite, il me mordait le sein, j’entendais que la langue claquait, etc beaucoup de signes que je savais anormaux. Elle m’a dit  qu’il devait avoir un frein de langue et que je devais en plus avoir un REF (réflexe d’éjection fort), surement provoqué à cause de sa mauvaise prise de sein.

Nous avons vu un ORL qui a confirmé un frein de langue de type 3 qui peut se résoudre avec des exercices et un gros frein de lèvre qu’il a fallu couper. Les freins de lèvre et de langue ne posent pas soucis uniquement pour l’allaitement, cela peut provoquer d’autres soucis de tension au niveau des cervicales, otites à répétition, etc. Suite à cela nous devons voir un ostéopathe spécialisé dans la succion pour le libérer de ses tensions. Nous le voyons la semaine prochaine.

En attendant j’ai du tirer mon lait pendant 2 semaines pour lui donner sous forme de biberon car il était trop gêné par mon REF et mangeait moins à cause de cela.

J’aimerais l’allaiter au minimum 1 an, et plus s’il le souhaite et que l’organisation le permet. On verra ce qui est possible de faire.

 L’accouchement et surtout ces douleurs post partum génèrent un traumatisme

Comme pour la préparation à l’accouchement j’ai beaucoup regardé de vidéos youtube, vidéos des Maternelles, et écouté des podcast dont celui de la Matrescence qui parle du post partum et d’éducation, pour se poser les bonnes questions.

Sans oublier le compte instagram Bulle de Maman que je lisais avec attention. J’y avais notamment retenu de faire pipi sous la douche froide pour soulager après accouchement !

Au niveau du podcast je trouve que cela aborde beaucoup le post partum psychologique mais pas physique. Je ne pensais pas que les douleurs resteraient aussi longtemps. J’ai eu des petites déchirures, 3 points de suture au niveau du périnée et des hémorroïdes. La douleur était très intense pendant 1 semaine, à tel point que je marchais en canard  et mettais plusieurs minutes à m’asseoir "confortablement". Cela aurait été très dur de s’occuper d’un bébé seule dans cet état.

Ces douleurs sont restées présentes pendant encore 1 mois mais de manière atténuée.

Par dessus le marché j’ai eu pendant plus d’un mois une constipation extrême et j’alternais la nuit entre bouffées de chaleur qui transformaient mon lit en piscine ou froid intense. Apparemment dû à la chute d’hormones !

L’accouchement et surtout ces douleurs post partum génèrent un traumatisme et c’est pourquoi il me semble important que chaque maman en parle pour se décharger de ce poids.

On m’a proposé des serviettes d’argile verte

 Durant mon séjour à la maternité on m’a proposé des serviettes d’argile verte, c’est la seule chose qui me soulageait pendant quelques minutes.

 Une sage femme est venue le lendemain de notre retour à l’appartement. Sa visite était plutôt rapide. Elle a fait un check de bébé et moi, comme tout allait bien il n’y a pas eu d’autres rdv de pris. 

Concernant la rééducation du périnée c’était très dur de trouver quelqu’un pour la faire et surtout rapidement, il y a des listes d’attente de 2 mois minimum ! 

Je recommanderais de prendre un rdv pour 6 semaines après son terme pour être sur d’avoir une place.

À cause du confinement je n’ai pas encore pu la faire, la première séance est prévue pour mercredi (Note : cette interview a été réalisée fin avril) ! 

J’attends également qu’elle me confirme si les abdos ont besoin d’être rapprochés. 

Je pouvais pleurer très facilement en fonction de ce qu’on me disait

Je n’ai pas fait de dépression post partum, je me sentais plutôt en forme vu le peu d’heure de sommeil au compteur, mais je pouvais pleurer très facilement en fonction de ce qu’on me disait : fatigue ou hormones ?

J’avais préféré prévenir mon mari que cela pouvait arriver et qu’il devra être patient, comme ça pas de surprise.

Les femmes se renseignent sur la grossesse, l’accouchement et le post partum car c’est leur corps qui change, c’est elles qui vont devoir gérer le bébé seule au moins pendant le congé maternité. La majorité des hommes n’ont pas ce réflexe c’est pourquoi on doit absolument communiquer avec eux sur ces sujets !

J’ai hâte de retrouver mes collègues

J’appréhende de quitter mon bébé. Avant de le vivre, je pensais que le congé maternité serait long, que je m’ennuierais mais en fait j’aime ces moments que nous passons ensemble. Oui cela peut être répétitif mais dès que je le vois sourire ou rire c’est un tel bonheur que rien d’autre ne compte.

Sans oublier que j’ai 3 amies qui ont accouché en même temps ou ont déjà des enfants donc ça aide pour le soutien et partage d’expérience à toute heure du jour comme de la nuit !

Le confinement aura permis que je prenne le temps de me consacrer entièrement à lui, que je ne cours pas à droite ou à gauche comme à mon habitude, et surtout que le papa puisse vivre tous ses instants avec nous, qu’il profite de chaque repas du midi et de quelques pauses pour être avec lui. 

Je voulais reprendre le travail aux 4 mois d’Oren mais nous n’avons pas trouvé de crèche ou nounou disponible avant ses 6 mois. Finalement j’en suis ravie, cela me permet de profiter de lui, de faire durer l’allaitement plus facilement et de reprendre le travail quand il commencera à avoir, je l’espère, un rythme, et des nuits plus longues. 

J’ai hâte de retrouver mes collègues car nous avons un super groupe, nous sommes restés en contact malgré mon congé. Par contre niveau travail j’ai l’impression de revenir à la case départ, que je devrais de nouveau tout apprendre. Je sais déjà que le soir avant la reprise je ne vais pas dormir, comme pour une rentrée des classes ou on est partagé entre enthousiaste et angoisse

Nous avons fait des demandes en crèche mais n’étions pas prioritaire. 

Nous avions trouvé une nounou qui nous a annoncé 4 jours après la naissance d’Oren qu’elle ne pouvait plus honorer son contrat. Il a fallu se replonger dans la recherche et avons trouvé grâce à nos voisins ! Il était moins une pour envoyer ma demande de congé parental dans les temps… 

Merci Lilie pour ton expérience, tu es précieuse, prend soin de toi et d’Oren <3

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